De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes

Dimanche 4 mai 2008, à Reggio Calabre, Antonio Gulli, 40 ans, ancien repenti, gère une petite salle de jeux dans le rione (quartier) Modena. Deux tueurs s’approchent tirent 5 coups de pistolet. Trois atteignent la victime au thorax : fatal. Les enquêteurs ont interrogé les nombreuses personnes présentes sur les lieux (photo à gauche) mais aucune d’entre-elle n’aurait assisté à la scène…

Antonio Gulli était membre de la ‘ndrine Serraino, une famille du centre de Reggio mais qui tire sa force de son implantation à Milan. Là, dans les années soixante, débarque Maria Serraino. Elle fait 12 enfants. Avec huit de ses « enfants soldats » et leur cousin, elle dirige en marâtre une ‘ndrine. Elle contrôle un quartier de la capitale économique de l’Italie.
A la fin des années quatre vingt dix, une de ses filles se rebelle et se repentit. Maria Serraino est condamnée à la prison à vie. A la même période, Antonio Gulli sort de la mafia calabraise et collabore avec la justice, ce qui entraîne des arrestations au sein de la ‘ndrine Serraino. En 2002, Antonio Gulli arrête de collaborer avec la justice et retourne à une vie « normale ». Il est abattu en mai 2008 !

Conclusions :
La mafia a la mémoire longue. En 2006, un agriculteur a été assassiné par la ‘Ndrangheta. Il avait dénoncé ses racketteurs huit ans auparavant. En France, il y a encore des spécialistes de la mafia qui expliquent que les femmes n’ont pas de rôle dans l’univers mafieux.

PS : Pourquoi Antonio Gulli a t-il été tué avec une arme de poing, de face et devant témoins alors que d’autres victimes de la mafia calabraise ont été tuées à la Kalachnikov ou par le biais d’explosifs (art. 47 et art. 52) ?

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