Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses

Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)

Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?

En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :

Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…

Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11

Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.

Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)

Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )

Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)

Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.

En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro

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