3 septembre : Carlo Alberto Dalla Chiesa

Général Dalla ChiesaLe 3 septembre 1982, des sicaires envoyés par la « commission » de Palerme  (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse… ) ont assassiné le préfet Carlo Alberto Dalla Chiesa  (en  photo + Wiki biographie). Les auteurs et le scommanditaires mafieux ont été condamnés par la justice ilalienne. Mais comme dans le cas l’assassinat du juge Falcone en 1992 (cf. Bon anniversaire Giovanni), il est fort probable que des personnes extérieures à la mafia aient commandité ce meurtre.
En effet, pourquoi Salvatore Riina, le nouveau chef de Cosa nostra aurait-il fait tuer un préfet débarqué à Palerme depuis trois mois? Les thèses s’affrontent. Riina (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina), en guerre contre d’autres familles mafieuses aurait agi pour montrer sa puissance à ses rivaux. Ou alors, les enquêtes et le travail auprès de la population de la part du préfet mettaient en danger l’organisation mafieuse. Ces mobiles sont importants mais ils ne suffisent pas à expliquer la prise d’une telle décision. En réalité, Riina avait déjà presque terminé « l’extermination » des familles mafieuses rivales et n’avaient donc pas besoin d’assoir son autorité avec un tel geste.
Certes, les actions du préfet était efficaces (arrestation au sein de la bourgeoisie mafieuse et sensibillisation envers les jeunes afin de diminuer le consensus social mafieux cf. Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social ). Dans la vidéo ci-dessous, on peut voit une scène du Général qui illustre ce travail dans un cniéma puis au milieux des ouvriers dans un chantier naval.
Corleone capital de l'Antimafia

Corleone


Pour autant, la mafia sicilienne, riche et puissante ne semblait pas destabilisée au point de commettre un geste de cette gravité qui ne manquerai d’avoir des conséquences nefastes pour l’organisaiton mafieuse. A l’issu de cet assassinat, le Parlement vota la loi instituant le délit d’association mafieuse et celle mettant en place la confiscation administrative des biens saisis à la mafia (cf. La confiscation : enjeu politique majeur).
Les motivations sont éminament politiques. Le Général Dalla Chiesa, combattant de la seconde guerre mondiale, avait vaincu le banditisme en 1950. Il connaissait bien la mafia. Il opérait déjà dans les années cinquante à Corleone (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone). Il avait aussi gagné la guerre contre les brigades rouges. Dans le cadre de ses activités, il avait travaillé sur les dossiers les plus sensibles de l’histoire de la première République (1948-1992) :
Affiche Cent jours à Palerme

Cent jours à Palerme

– Le crash suspect, en 1962, de l’avion d’Enrico Mattei (Président de la compagnie des hydrocarbures),

– Le meurtre du journaliste Mauro de Mauro en 1970 et celui de Mimo Pecorelli en 1979,

– L’enlèvement et le meurtre du Président de la Démocratie Chrétienne Aldo Moro en 1978,

– L’implication de la loge clandestine P2 dans la vie politique

De là à penser que le chef de la mafia sicilienne a rendu un service aux politiciens corrompus  (cf. Il Divo) en échange de l’impunité, il n’y a qu’un pas.

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