Archive pour la catégorie ‘« Cinema-fia »’

Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone

Samedi 22 mai à 10h, le ciné-club Anteprima consacre une séance spéciale sur la Mafia. A l’occasion du dix-huitième anniversaire de l’assassinat du juge Giovanni Falcone (le 23 mai 1992 cf . Bon anniversaire Giovanni) sera projeté « Placido Rizzotto » (syndicaliste assassiné par la mafia) de Pasquale Scimeca (2000, 110’, VO sous-titrée en anglais).

Le film sera suivi d’un débat avec Mario Vaudano, magistrat italien ami et ancien collaborateur de Giovanni Falcone.

Cette séance est organisée en collaboration avec les associations : « Libera / Flare (Freedon Legality and Rights in Europe) », « Collettivo 5.12 (un gruppo di organizzatori del No B Day parigino) » et l’« Associazione Democratici Parigi ».

S’agissant d’un film inédit en France, une enveloppe sera donc à l’entrée pour ceux qui souhaiteraient contribuer aux frais  de transport de la copie importé d’Italie pour l’occasion.

N’ayant pas trouvé d’extrait correct, je vous propose un extrait (en italien) du téléfilm « capo dei capi » avec trois scènes :

1. Les syndicalistes et les payans chassés par les forces de l’ordre

2. Le tête à tête avec les mafieux Michele Navarra (le vieux MEDECIN au chapeau), Luciano Liggio et le jeune Toto Riina

3. L’enlèvement et l’assassinat du syndicaliste Placido Rizzotto :

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Article sur les femmes et la mafia

Les femmes et la mafa, article paru dans FEMMES 3000 mars 2010, numéro 40, sur le net (Femmes 3 000)

Les mafias italiennes sont toutes des sociétés machistes. Et pourtant, les femmes y sont de plus en plus nombreuses à faire parler d’elles. Si certaines se font plus mafieuses que les mafieux, d’autres se rebellent contre le système, faisant montre d’un courage hors du commun. Exploration de ces sociétés glauques avec Fabrice Rizzoli*.

« Une approche des femmes au sein de la mafia,met d’emblée en évidence trois catégories : les épouses traditionnalistes, qui sortent de l’ombre pour accomplir de plus en plus de tâches au profit de la mafia ; les femmes chefs de clan, rares encore ;  les femmes devenues collaboratrices de justice, terme improprement traduit par ‘repenties’, explique Fabrice Rizzoli.

« Tout mafioso se doit d’être marié et d’avoir des enfants, des garçons de préférence. L’épouse traditionnelle parfaite est celle qui ‘sert, obéit, ne voit rien, ne dit rien, mais sait tout’, pour paraphraser Claude Ducouloux-Favard**. Un rôle moins passif qu’il n’y paraît, car, les hommes étant le plus souvent  ‘au-dehors’, elles ont tout pouvoir sur les enfants auxquels elles transmettent les codes culturels mafieux : se défier de l’État et de la Justice, conférer le privilège du pouvoir aux hommes, savoir garder le silence, ne jamais transgresser l’omertà, savoir exercer la vengeance. Bien des femmes de mafieux restent attachées à cette culture qu’elles ont inculquée à leurs enfants. Certaines d’entre elles – appelées les ‘veuves noires’ en Campanie – n’hésitent pas à organiser une ‘vendetta’ pour venger leur homme ou un fils assassiné. Et beaucoup se désolidarisent de leur mari ou de leurs fils quand ils passent dans le camp des collaborateurs de justice. Pour se protéger d’éventuelles représailles, peut-être, mais par fidélité à leur mode de vie aussi, sans doute.

« Car elles sont de plus en plus actives dans le monde criminel. Ainsi, les femmes prennent soin des hommes en cavale, qui sont de plus en plus nombreux, compte tenu de l’amplification de la lutte anti-mafia en Italie. Ce sont elles aussi qui véhiculent la drogue. Il faut savoir que, dans les années 70, jamais un policier américain n’aurait fouillé au corps une Sicilienne, courrier de la Cosa Nostra, toute de noir vêtue. Maintenant, il y a des femmes-policiers, ce qui change la donne… Ce sont elles également qui, à Naples ou à Palerme, transportent les armes lors des règlements de comptes. Souvenez-vous, de cette première scène du film Gomorra, un contrat dans un salon de beauté : les armes des tueurs sont déposées dans le sac de la jeune fille, leur complice, ce qui limite les risques de fouille. Et puis, quand les hommes sont en prison et qu’il s’agit de ‘boss’, ce sont les femmes qui font circuler l’argent, qui prennent les ordres et les répercutent sur leur territoire. Car il faut bien que ‘le business’ continue !

« Comme il y a de plus en plus de mafieux en prison, comme certains boss sont à l’isolement, ces femmes en viennent à prendre des initiatives, y compris celle de donner l’ordre de tuer, comme des écoutes téléphoniques en apportent la preuve. Ces femmes qui prennent le pouvoir sont filles ou sœurs d’un boss, plus rarement une épouse ».

[Les femmes chefs de clan sont rares encore. « Mais terribles ! », rapporte Claude Ducouloux-Favard dans son livre. Ont beaucoup fait parler d’elles : Angela Russo, dite ‘Nonna Eroina’, la mamie de l’héroïne, organisatrice d’un trafic à 80 ans ; Anna Maza, veuve d’un boss, entourée d’un staff entièrement féminin, protégée par des femmes gardes du corps. Le clan d’Anna Maza était plus préoccupé de bien gérer ses « entreprises » que de prendre le pouvoir sur d’autres clans. Mais ses membres ont eu recours au crime quand il leur a fallu se préserver de réseaux concurrents, tous masculins. En 2008, aucune des femmes chefs de clan arrêtées, n’était devenue collaboratrice de justice, contrairement à bien des hommes.]

« Enfin, poursuit Fabrice Rizzoli, il y a des femmes battues par leur mafioso, des femmes trompées, alors que le code de la mafia impose qu’une épouse soit respectée et que sur le territoire où il exerce, on ne doit pas connaître de maîtresse à un mafioso. Il y a des filles qui se sentent dépréciées par rapport à leurs frères parce qu’on ne leur laisse pas accéder à des études supérieures alors qu’on pousse les garçons. Il y a des femmes qui ne supportent plus l’accumulation des deuils autour d’elles. Il y également des épouses amoureuses de leur mafioso et qui ne se détournent pas de lui lorsqu’il passe dans le camp des collaborateurs de justice. En bref, pour des motifs de révolte divers, des femmes sortent de la mafia en se plaçant sous la protection de la Justice avec laquelle elles acceptent de collaborer.

« Une telle démarche représente une rupture totale avec la famille, le milieu, l’obligation de changer de nom, de devenir une autre. Si Margherita Gangemi et son mari, Antonio Calderone, un repenti, ont fini par se rejoindre aux États-Unis pour commencer une vie nouvelle, la jeune Rita Adria s’est suicidée, éperdue de solitude, après l’assassinat du juge Paolo Borsellino, un drame qui a servi de trame au film La Sicilienne. cf. La Sicilienne rebelle


[Rappelant le cas de Margherita Gangemi, Claude Ducouloux-Favard rapporte que le juge Giovanni Falcone se trouvait pour la première fois face à une Sicilienne, épouse d’un mafioso, attachée à son mari auquel elle se montrait soumise, mais également en opposition au monde de la mafia. Et cette universitaire ajoute : « le juge réalisait que 1968 était passé par là et que des femmes pouvaient défier la mafia ».]

« Sans nul doute, la lutte exemplaire de l’Italie contre la criminalité organisée, avec, surtout, confiscation des biens des mafieux, réduit le pouvoir d’intimidation de ces derniers et favorise le développement d’une résistance jusque dans la société civile », tient à souligner Frabrice Rizzoli. Il faut relever à ce propos, l’action de trois femmes, Giovanna Terranova, Caterina Mancusa et Rita Costa, veuves de juges assassinés : elles ont été à l’origine d’une pétition officielle contre Cosa Nostra qui, en 1980, a recueilli environ 30 000 signatures en Sicile. Dans la foulée de ce succès, a émergé la première association de femmes à Palerme : l’Associazione donne contro la mafia. Des femmes qui, dans la société civile, ont su vaincre la peur.

Monique Raikovic

*Fabrice Rizzoli, Docteur en Sciences politiques, a consacré sa thèse à l’étude des mafias italiennes (cf.Mafias italiennes et relations internationale)

**Claude Ducouloux-Favard – « La Mafia italienne – Des vergers d’agrumes aux marchés globalisés »,, éd. Arnaud Franel- avril 2008. (cf. Le livre pour les étudiants)

La Sicilienne rebelle

Voir "cinéma" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaCe samedi 12 septembre, l’association Anteprima (cliquez) nous conviait à une avant première, celle de « La sicilienne » de Marco Amenta, au Cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin 75005 Paris ainsi qu’à un débat riche de spécialistes (Fabrice Rizzoli et Claude Ducouloux-Favard).

Voir "femme et mafia" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Rita

Il s’agit d’un film sur Rita Atria, jeune sicilienne de Partanna (Province de Trapani) qui grandit dans une famille mafieuse. Son père et son frère, tous deux mafieux du clan Accardo, sont tour à tour assassinés en 1985. En 1991, Rita (en photo) décide de collaborer avec le magistrat Paolo Borsellino, en poste à Marsala. Au début, la jeune Rita témoigne pour se venger des assassins de son père et de son frère. On suit alors l’évolution psychique de cette femme qui veut d’abord se venger comme on le fait dans la mafia pour ensuite demander justice (et non plus faire « vendetta ») comme on le fait dans une société démocratique. On comprend la solitude que traverse les collaborateurs de justice qui vivent sous une autre identité coupés de leur racine mais sous protection de policiers dévoués (dont le plus proche d’elle sera assassiné). Au mois de juillet 1992, lorsque le juge Paolo Borsellino est à son tour assassiné, Rita perd sa dernière raison de vivre. Elle se suicide en se jettant de son appartement à Rome.

Voir "femme et mafia" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaLe film est aussi un film sur les femmes dans la mafia, ses femmes qui subissent ou participent à la mafia (cf. De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes et Pas de femme, pas de mafia (en photo la couverture du livre de Liliana Madeo « donne di mafia »). Le personnage de la mère qui transmet les codes culturels mafieux (loi du silence…) et qui dénigre sa fille parce qu’elle décide de passer du côté de l’Etat de droit. Un film sur la mafia à étudier en classe comme la bande dessinée Brancaccio (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux).

Voir "négociation" et "terrorisme" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Via d'Amelio

Une critique de vérité historico-mafieuse s’impose cependant. Le film laisse à penser que le juge Paolo Borsellino a été assassiné par le clan de Partanna contre lequel Rita témoigne. En réalité, des soldats aux ordres des Corléonnais (Toto Riina, Bernardo Provenzano et Leoluca Bagarella qui avait déjà éliminé le juge Falcone, cf. Bon anniversaire Giovanni) ont placé la bombe (en photo l’attentat). Il semble que les Corléonais qui commandait la mafia sicilienne ont agi avec l’assentiment de certains milieux politico-financiers qui voulaient changer de régime après l’effondrement de la Démocratie chrétienne. En 1993, la mafia sicilienne et ses complices poseront d’autres bombes à Florence, à Rome et à Milan.

Et, en 1994, un nouveau régime verra effectivement le jour…

Gomorra, le film

Dans l’horizon des films de mafia, il y a un avant et un après Gomorra. Ici, pas d’antihéros charismatique, aucune fascination pour des figures destinées à devenir mythiques, mais une caméra qui s’infiltre dans les viscères d’un système implacable, celui de la Camorra, la mafia napolitaine.
Le courage du cinéaste Garrone a été justement de ne pas fournir de visages à cette mafia. Les individualités et les voix importent peu, les surnoms remplacent les noms de famille, toute humanité se retrouve au service d’une mission de profit et de gain à tout prix, au nom de rien ni de personne mais pour le compte du Sistema.
Tiré du livre documentaire de Roberto Saviano, le film s’articule autour de cinq histoires, cinq facettes montrant l’organisation machiavélique et sanguinaire de la Camorra, où la vie des hommes qui lui permettent de prospérer, des enfants « porte-flingues » aux vieux comptables, vaut moins qu’une cargaison illégale de déchets toxiques.
Le film ne peut, comme le livre, proposer de solutions, nous serions tentés de dire qu’il n’y en a pas. Mais Gomorra a décidé de montrer à tous une terrible réalité, et avec génie. Une leçon de cinéma et de politique dans un pays taxé de laxisme, un pied de nez au silence, le plus fidèle allié des clans criminels. Alors criez-le, allez voir Gomorra.

Bande annonce en cliquant sur le lien suivant : Gomorra
Réalisé par Matteo Garrone
Avec Salvatore Abruzzese, Gianfelice Imparato, Maria Nazionale, Toni Servillo
Film italien.
Genre : Drame, Policier
Durée : 2h 15min.
Année de production : 2008

Article de François Scippa-Khon

Cinéma : « sociologie des mafias »

A partir du 7 janvier 2009
MK2 quai de Loire (Paris 19ème), samedis et dimanches à partir de 11 heure.


Avec les reprises de :
Gomorra de Matteo Garone : N°98. Gomorra, le film

A very british gangster de Donald McIntyre

La devise du clan Noonan est devenue le nom de baptême choisi par Dominic, son leader, qui se fait appeler Lattlay Fottfoy par les gangs de
Manchester. Dominic Noonan, à la tête de la famille criminelle la plus puissante de Manchester, se confie à Donal McIntyre, qu’il a accepté pendant trois ans au sein de son gang. Il nous emmène
dans un monde où la violence, la drogue et la pauvreté dominent, et où on ne fait plus appel à la police pour régler ses comptes. Drogue, kidnapping, torture, meurtre : vous avez déjà vu tout ça
au cinéma. Mais cette fois, c’est vrai…. http://www.premiere.fr/film/A-Very-British-Gangster

Young Ya

kusa de Jean-Pierre Limosin
La violence juvénile n’a fait que progresser dramatiquement au Japon depuis une dizaine
d’années. Naoki, 20 ans, a été pris dans ce mouvement. Il a cumulé tous les échecs, scolaire, professionnel et personnel. Il y a peu de temps, Naki a été tenté de vivre de sa délinquance, au
désespoir de sa mère. Celle-ci, sur les conseils d’un ami, va pourtant confier son propre fils à la mafia japonaise pour une année. Ensuite, il appartiendra à Niki de choisir vraiment entre
l’ombre et la lumière
…. :
http://www.arte.tv/fr/films/1577616.html

Election 1 de Johnnie To Election 2 de Johnnie To

Les grandes figures de la Wo Shing Society, la plus ancienne triade de Hong Kong, s’apprêtent à élire un nouveau leader. Des rivalités naissent entre deux candidats. L’un est
très lié aux traditions de la Triade, l’autre veut les bouleverser, quitte à utiliser la violence et la fraude….http://www.objectif-cinema.com/spip.php?article4798

Les « écomafias » au cinéma le 16 juillet

« Biutiful cauntri ». C’est le nom d’un documentaire choc qui sort dans les salles le 16 juillet. On y voit l’arrière-pays napolitain saturé de décharges. Il illustre le problème national de sécurité et de santé publique posé par les « écomafias ». En effet, le taux de cancer dans l’arrière pays de Naples est le plus élevé d’Italie.
Les caméras des carabiniers filment les camions venus du Nord du  pays pour décharger des scories industrielles sur des terrains fertiles. A l’aide d’écoutes téléphoniques, on peut entendre le cynisme d’une criminalité en « col blanc » qui fait alliance avec les mafieux sur l’autel de la rentabilité. Dans une scène-clef du film, un militant pour la cause environnementale demande à visiter une décharge publique. Le vigile lui refuse l’entrée au motif qu’il s’agit d’une propriété privée !

Et pourtant, on garde espoir. Raffaele Guidice, le Don Quichotte du film, démontre que la société napolitaine dispose d’anticorps pour sortir de cette situation ; mais la volonté politique manque…

Conclusion : Tous au cinéma
(
voir bande annonce).

Retrouver la revue de presse en cliquant sur le lien suivant : Chrysalis film

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