Archive pour la catégorie ‘La Cosa Nostra italo-américaine’

Thunder bay

mafia

Suites de l’opération « Il Crimine » et ses 300 arrestations, les enquêteurs affirment que le Siderno groupe a réactivé une cellule à Thunder Bay  (110 000 habitants) à 1 200 km à l’ouest de Toronto. Dans dans les années 50, le Siderno group s’y est installé pour les affaires car Thunder Bay est un trait d’union  entre l’axe Toronto-Monreal et les provinces de l’ouest. Affaiblis par la repression (et par domination du clan Rizzuto?), les Calabrais s’étaient repliés sur Toronto. Est-ce l’affaiblissement du clan Rizzuto qui les a poussé à réactiver une ‘ndrine?

En tout cas, le 14 décembre la magistrature italienne a délivré 53 mandats d’arrêt contre le clan Commisso de Siderno. 7 d’entre eux concernent des italo-canadiens mais un seul a été arrêté car il se trouvait en Italie au moment de l’opération. Notons que l’un des prévenus est le fondateur d’une société de publicité sous contrat avec les villes de Toronto, Montréal et Ottawa.  Le parrain de Montréal, Vito Rizzuto, avait également des intérêts au sein de cette société.

Sans aucune preuve, il me semble que derrière l’élimination des Rizzuto se trouve la ‘Ndrangheta transnationale

mafia calabraise (cf.Extermination suite et fin?).

De La Cosa Nostra (LCN) : une mafia américaine!

Au mois de juillet, on apprenait le décés  de Frank Francis « Big Frank » Colacurcio, à l’âge de 93 ans. Il était  surnommé le roi du streap tease, ce « made men » (?) était très influent à Seatle dans l’état de Washigton là où la mafia n’existe pas… (un peu comm en France (cf. Côte d’azur mon amour ). II fut donc très actif dans la tenue de bars, boîtes de nuit, salons de strip-tease, dans le placement de machine à sous et avait des complicités politiques.

En fait, plus on étudie la mafia dite -italo-américaine- plus on la trouve américaine et de moins en moins italienne : streap tease, paris trucés, drogues dans le pays qui en consomme le plus au monde. (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue) et surtout criminalité fiancière (cf. Ce 11 septembre qui profite aux mafieux)

Pour en savoir plus, le super article de JF. Gayraud :

Violence programmée chez La Cosa Nostra

Mafias.fr, le site, open source et gratuit, d’information sur les mafias n’en finit pas de publier 🙂

L’auteur du texte La Cosa Nostra se porte bien remet le couvert et c’est toujours aussi réussi. Avec un soucis du détail qui nous plonge dans l’univers des mafieux italo-américains, Antoine Diaz enrichit la pauvre prodution de ce site en matière de mafia itlalo-américaine ; un seul article (cf. Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI).

Il faut dire qu’avec 4 mafias en Italie, il y a déjà faire… mais surtout, il est difficile de « maîtriser » une mafia quand on ne lit pas avec aisance les sources dans la langue du pays d’origine. Ici, le texte transpire le terrain racconté par des acteurs américains. J’adore apprendre que le mafieux de la rue est nommé « chat de goutière ». Enfin, l’auteur du texte a toujours ce petit regard moral qui me sied (cf. Mafia et différences) mais il ne conditione pas l’analyse comme en témoigne l’élaboration d’une typologie de la violence mafieuse outre-atlantique (photo en hommage au film Donnie Brasco)

Click and enjoy :

Vive le presse du Quebec libre (la presse… pas le Quebec…)

Voici un petit article de la presse canadienne parmi tant d’autres qui traite de la guerre de mafia à Montréal.

Halloween 2005 : un proche du clan Rizzuto est enlevé. Dans les semaines suivantes, des hommes armés investissent le quartier général du clan à la recherche du « Vieux ». Les Siciliens répliquent en envoyant un hélicoptère survoler la maison du chef de leurs rivaux, qu’ils poivrent à coups de AK-47. Ce conflit qui a failli dégénérer en guerre ouverte pourrait-il avoir un lien avec l’extermination en règle du clan Rizzuto ? C’est une hypothèse que la police examine de plus en plus.

« Il faut que ça se règle, sinon il y aura une guerre, et des mères et des pères souffriront. »

Ces paroles prophétiques ont été prononcées par Nicola Varacalli au téléphone, alors qu’il s’adressait à un membre du clan Rizzuto, le 3 novembre 2005. Trois jours plus tôt, alors qu’il distribuait des bonbons aux enfants à l’Halloween à sa résidence de la rue Sauriol, à Montréal, Varacalli avait été enlevé par quatre individus déguisés.

Lire la suite : Rue Frontenac

Extermination suite et fin?

Aprés le fils (cf. Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… ») , le patriarche de la mafia montréalaise, Nicolo « Nick » Rizzuto 86 ans, a été assassiné dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, mercredi.

Le meurtre est survenu vers 17 h 40 HNE à sa résidence de l’avenue Antoine-Berthelet, à l’angle du boulevard Gouin Ouest, dans le nord-ouest de Montréal.

Du point de vue de la violence programmée, la fin d’une époque se confirme (cf.Montréal : opération « extermination »).

Par ailleurs, de nombreux signaux semblent avoir été envoyés par les commanditaires. Tout d’abord, le fils a été assassiné devant le domicile de sa maitresse comme si on voulait salir le nom de la famille (les commanditaires, en bon disiciple de Toto Riina,  savaient que cette info serait reprise en boucle par les médias (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina)

En ce qui concerne le grand père, il a été tué devant son épouse et une autre femme, ce qui monterait l’absence totale de considération envers le défunt et sa famille.

Il ne reste plus que le fils qui est en prison aux Etats-Unis, on verra bien si les autorités américianes ont envie de le protéger.

En point de presse, le commandant Denis Mainville, de la division des crimes majeurs du SPVMDenis Mainville a ajouté que des liens d’affaires existaient maintenant entre la mafia, les gangs de rue et les motards. « On ne structure plus le crime organisé comme étant des entités indépendantes », a-t-il résumé.

Si on lit entre les lignes de ce point presse, on comprend que les Rizzuto ne voulaient pas partager avec des forces émergeantes. De nouveaux acteurs italiens, certainement Calabrais, seraient davantage partageurs et surtout ne veulent plus d’une mafia avec un parrain bien identifé… on verra bien…

La Cosa Nostra se porte bien

Mafias.fr devient une maison d’édition 🙂

Mulberry Street, on Manhattan's Lower East Side, vers 1900

Le temps manque pour traiter de la mafia -dite- italo-américaine (cf. Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI), mais ayant un lecteur assidu qui laisse des commentaires très interessants, j’ai insisté pour qu’il produise un texte. Je publie, enfin 🙂 ce document (en pdf ci dessous) qui démontre la bonne santé de la mafia italo-américaine, La Cosa Nostra (dénominaiton officiel FBI).

Du point de vue de la forme, ce texte, à mi chemin entre l’analyse et le journalisme d’investigation est très plaisant à lire. Lorsque l’auteur décrit les rivalités entre un groupe d’Albanais et une famille de New-York, on a l’impression d’y être. Du point de vue du fond, de nombreux élements sont riches d’enseignement.

Tout d’abord, à l’image des Little Italies qui disparaissent,  (voir photo de Mulberry Street en 1900 en haut)… La Cosa Nostra est une mafia américaine qui croit au coeur d’un sytsème ploutocratique. Ensuite, si on tient compte du dynamisme de cette mafia, on comprend aisement qu’elle peut être à l’origine  de la reprise en main de la ville de Montreal (cf. Montréal : opération « extermination »)

Montréal : opération « extermination »

En fin d’après midi, dans la zone industrielle de Saint Léonard à Montréal, les tueurs s’approchent d’Agostino Cuntrera et de son garde du corps qui ne sert à rien… Les deux mafieux sont assassinés. Agostino Cuntrera appartient à une la dynastie mafieuse transnationale : les Caruana-Cuntrera. Au Canada, le clan Caruana-Cuntrera était associé au clan Rizzuto. Depuis 1978, ils avaient éliminé la concurrence calabraise (Cotroni-Violi en photo). Puis, ils avaient aussi pris leur indépendance vis à vis de la famille New yorkaise Bonanno (voir hypothèse d’un lecteur en bas de page).

Résultat :

– 2006 : extradition vers les US de Vito Rizzuto boss (père).

– Mi-2009, un ami de Vito Rizzuto, Federico Del Peschio, a été tué par balle sur le parking de son restaurant.

– De septembre 2009 à janvier 2010 ; 18 cafés italiens de Montréal sont la cible d’attaques au cocktail Molotov.

– 29/10/2009 : assassinat de Nicolo Rizzuto, petit fis et héritier du clan : cf. Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

– 21/05/2010 : disparition mafieuse (lupara biancha) de Paolo Renda, beau-frère de Vito Rizzuto (le père), le consigliere du clan Rizzuto.

– 29/06/2010 : assassinat de l’allié Cuntrera

La police canadienne affirme qu’il n’y pas de guerre entre les Calabrais et les Rizzuto car dans une guerre il y a des morts des deux côtés. Or, dans le cas présent , il n’y pas de mort côté calabrais.

Ben oui, ce n’est pas la guerre c’est une extermination ; la dernière étape dans la violence programmée (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta) entre clans mafieux. Les vainqueurs en bons stratèges pourraient s’arrêter là et obtenir l’allégeance des cadres du clan Rizzuto pour la continuité des affaires.

En effet, le Canada est géopolitiquement primodiale dans l’achemiment de la drogue aux Etats-Unis (premier pays consomateur au monde). Déjà pendant la prohibition, l’alcool venait du Canada. La drogue, en particulier l’héroïne suit la même route.

PS : voici un commentaire d’un des lecteurs de ce site :

« Je voudrais également intervenir sur ce qui est en train de se passer au Canada actuellement et que vous aviez notamment analysé au cours de l’un de vos précédents articles. En effet, il semblerait que la piste new-yorkaise soit envisagée comme de plus en plus crédible par les enquêteurs – qui seraient néanmoins encore dans le brouillard le plus totale. Cette série de règlements de compte méthodique étant en train de décimer au sens propre du terme l’ensemble de la direction de la Famille Rizzuto pourrait être le fait de la Famille Bonnano de New York, qui voudrait reprendre ses positions dans ce pays. Ce pourrait être un retour de bâton pour les Rizzuto, qui avait fait sécession des Bonnano dans les années 80 dont ils étaient auparavant un crew, les Bonnano profitant de l’extradition de Vito Rizzuto vers les États-Unis en 2006 et de la vacance du pouvoir ainsi que du manque d’organisation des activités de la Famille qui s’en sont suivies. Connaissant l’importance du Canada dans la géopolitique du crime organisé que ce soit en Italie ou aux États-Unis, je voulais savoir ce que vous pensez du conflit actuel qui s’y déroule ? »

Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

Il est à peine midi passé à Montréal (Canada) quand d’après les témoignages,  un homme noir américain avec une capuche toute de même… s’approche de Nick Rizzuto (en photo) qui visite sa jeune maîtresse. Le sicaire tire 4 coups de feu, fait une pause puis tirent deux autres fois. Si le témoinage est correct, cela veut dire : 4 projectiles dans le corps pour la faire tomber la victime puis deux coups de grâce (scène de crime en photo à droite).  En ce qui concerne la connaissance de la famille mafieuse Rizzuto de Montreal, on sait tout puisque le Canada est une des démocraties les plus abouties : la police est démocratique, les magistrats font des procès publics, les journalistes sont indépendants et les chercheurs bénéficient d’univeristés disponibles et dotées pour étudier les phénomènes mafieux. Vous pouvez donc consulter la presse canadienne et autres :

– Biographie du grand-père Nick Rizzuto (sur le site de Marc Fievet, aviseur des douanes française, emprisonné à tort pendant 10 ans au Canada)

– Biographie du père Vito Rizzuto sur You tube

– Biographie du fils Nick Rizzuto Jr par la presse canadienne

PS : à propos de journalisme, le journaliste canadien qui m’a téléphoné en numéro masqué pour me demander les coordonnées de tel ou tel chercheur m’enverra un petit mail la prochaine fois. Merci d’avance.

Mafia et différences

Au cours de l’année 2006, dans une prison de Catane, un jeune détenu affilié à une cosca, (Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia ) affirme qu’ils existent  des mafieux homosexuels même si ceux-ci doivent se cacher!
Au sein des organisations mafieuses, ceux qui sont soupçonnés d’être gays vivent dans la terreur. Rappelons le cas de Johnny D’Amato (en photo), un « captain », c’est-à-dire un chef de groupe d’une dizaine de mafieux, au sein de la famille De Calvacante du New Jersey aux Etats-unis. Son parcours a été porté à l’écran dans la série les Soprano. Jonnhy d’Amato a été assassiné en janvier 1992 par ces compères qui le croyaient gay. En réalité, on ne sait pas si Jonnhy D’amato était « homo » ou pas. Son problème est qu’il venait de remplacer le chef de sa « famille » mafieuse incarcéré. Jonnhy d’Amato était un « acting boss »,  qui devait peut-être sa promotion au fait qu’il était lié à la très puissante famille Gambino de New York. Le fait qu’il soit « homo » ou présumé comme tel n’était peut-être qu’un prétexte pour qu’on l’assassine. En effet, les rapports entre  les 5 familles de New York et celle du New jersey ont toujours été faites d’alliances et de trahisons.
Conclusion : la mafia c’est la tyrannie de la famille (Arrestation de la « mamma ») et des valeurs. Celui qui bouge le petit doigt (au mieux…) est assassiné surtout si les intérêts du clan sont menacés.
En 2008, un détenu membre d’une famille mafieuse sicilienne, écrit une poésie. Les autres détenus le cataloguent alors comme une « tapette », un « pédé ». En effet, d’après les règles de Cosa nostra, la mafia sicilienne, un « soldat » de l’organisation mafieuse ne peut être homosexuel. La punition carcérale tombe : huit « hommes d’honneur » (ainsi se nomment les mafieux siciliens) sodomisent le jeune homme. Ces pratiques sont courantes. Pourtant, l’avocat du jeune homme a décidé d’en référer aux autorités. A ce jour, les huit mafieux n’ont pas été sanctionnés par l’administration pénitentiaire. Ces cas ne sont pas des cas isolés. L’avocat de la victime a rendu l’agression publique le 3 août 2008.

‘Ndrangheta transnationale

mafiasAu mois d’août, toute l’Italie est à la plage ; pas les carabiniers du Ros (spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée) qui se sont rendus au Canada dans la plus grande discrétion. Le 7 août 2008, A Markham dans la province de Toronto, les fonctionnaires du Border Service Agency,  de la Royal Canadian Mounted Police, de l’Opp et de la police de Toronto font irruption dans un appartement luxueux qui face au Lac Ontario. Les policiers arrêtent Guiseppe Coluccio (en photo en haut), 42 ans, membre de la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. Il était inscrit sur la liste des 30 fugitifs les plus dangereux d’Italie. En 2005, le mafieux avait échappé à une opération de police et s’était réfugié au Canada. Dans l’appartement, les policiers ont retrouvé plus d’un million et demi de dollars canadiens en liquide, en traveller chèques, en chèques et en bijoux.
Giuseppe Coluccio appartient à la ‘ndrine, une famille mafieuse calabraise, Coluccio-Aquino originaire de la ville de Marina Gioiosa Ionica. Cette ‘ndrine est très active dans le trafic de stupéfiant à partir du Canada. L’enquête démontre que Giuseppe Coluccio faisait le trait d’union entre les ‘ndrines de Reggio et Cosa nostra sicilienne, les clans turcs et colombiens pour importer des stupéfiants en Europe. En 1998, une autre enquête révélait que par l’intermédiaire de ce mafieux, les clans calabrais et siciliens avaient importé deux mille kilos de cocaïne en Italie !
Giuseppe Coluccio a été extradé en Italie. Il ne lui reste plus qu’à collaborer avec la justice de son pays…

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