Pas de femme, pas de mafia

Le 11 juin, les carabiniers de Gioia Tauro ont arrêté Girolamo Mole’, 48 ans, chef mafieux encore liberté de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Molé. Girolamo Molé se cachait dans son habitation et semblait être le leader d’une guerre de mafia larvée avec le clan Piromalli ( Hypothèses du policier antimafia ).

Le 12 juin dernier, les carabiniers suivent une femme qui se rend à l’hopital de Polistena en Calabre. Elle vient rendre visite à son mari de 77 ans qui se fait opérer sous un faux nom. Le malade se nomme en réalité Antonio Pelle, un chef mafieux recherché par la police depuis 2000 pour qu’il accomplisse une peine de 26 ans de prison.  Antonio Pelle est le « capo-bastone » (chef d’une famille mafieuse calabraise) du clan Pelle-Vottari qui s’oppose au clan Nirta-Strangio à San Luca (De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta). L’année dernière Antonio Pelle avait échappé à une arrestation alors qu’il se cachait dans un bunker souterrain (Le quotidien de l’Etat contre la ‘Ndrangheta). Il aurait passé sa « latitanza », sa cavale, dans les montagnes de l’Aspromonte sans téléphone mais avec une armée de messagers pour entretenir les liens avec le clan. Il aurait bénéficié de complicités au sein de l’hôpital en question. Le secteur de la santé étant un secteur fortement infiltré par la mafia calabraise (L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux )
Dans le même temps, on apprend au cours du procès concernant le meurtre de Maria Strangio ayant eut lieu le 25 décembre 2006, que les hommes du clan Pelle-Vottari (auteurs de l’assassinat en question) se cachaient dans leur coffre de voiture pour se déplacer. A chaque fois, ce sont les femmes du clan qui conduisaient les véhicules pour faire se rencontrer les mafieux dans la clandestinité. En juillet 2007, deux soldats du clan Pelle-Vottari, Sebastiano Vottari et Marco Marmo se seraient rendu à Messine en Sicile. Quelques jours après, l’un deux Marco Marmo sera assassiné à Duisbourg en Allemagne ( De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta )

Ces enquêtes nous amènent à penser que le rôle des femmes dans la mafia calabraise est toujours aussi fondamentale. Elles transmettent le code culturel aux enfants. Par le mariage, elles assurent la reproduction du clan. Elles accomplissent des activités criminelles importantes comme le transport et l’assistance aux membres du clan en « cavale ». « Accessoirement », les femmes sont les premières victimes de la violence mafieuse.
Sur le rôle des femmes dans la mafia, voir aussi : De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes

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