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Sicile 1 : Spatuzza est un collaborateur de justice fiable

Le 1er juillet 2011, le tribunal administratif vient de donner raison à Gaspare Spatuzza et donne tort à l’administration qui lui avait, en 2010, refusé une protection policière. Gaspare Spatuzza est un mafieux qui a décidé de collaborer très tardivement. Arrêté en 1997, il décide de collaborer en 2008. Il s’accuse de nombreux meurtres dont celui du père Puglisi en 1993 et d’avoir volé la voiture qui sera rempli d’explosifs pour le juge Borsellino (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).

Spatuzza doté de certaines qualités intellectuelles accompli un chemin religieux qui le conduit à se repentir au sens propre et à collaborer avec la justice (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). Le problème de Spatuzza c’est sa femme. Il avait déjà montré des velléités de collaboration ma sa tendre épouse lui avait fait les yeux noirs (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Sans le soutien de sa famille biologique, il est bien difficile de collaborer avec l’Etat. Quitter sa famille et sa « famille » : cela fait beaucoup en même temps.

Pour freiner le phénomène des « repentis », les parlementaires de tout bord ont en 2001 pondu une loi qui oblige les collaborateurs de justice à tout dire en 6 mois. Il s’agit d’un délais totalement insuffisant pour un mafieux qui doit raconter 10 ou 20 ans de carrière, soit une quarantaine de meurtres dans le cas de Spatuzza.

Le sort de Saptuzza n’est pas encore définitif car il doit repasser devant la commission des collaborateurs de justice du ministère de l’intérieur ; le sous secrétaire d’état à l’intérieur Alfredo Mantovano s’empressant de désapprouver la décision du tribunal administratif qui contredit la loi de 2001.

Pour l’instant, la décision du tribunal administratif est une excellente nouvelle pour les mafieux qui voudraient évoquer les rapports politico-mafieux, ce qui est le cas de Spatuzza. En gros, il soutien que des mafieux négociaient l’arrêt des attentats avec des personnes proches de Silvio Berlusconi (cf.Le bras droit du président du Conseil condamné en appel)

Rien de vraiment nouveau car (in Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) :

 

Le 14 novembre 1998, le juge des enquêtes préliminaires, Giuseppe Soresina, en charge des attentats de Florence, Milan et Rome, a démontré que Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri avaient « entretenu des rapports soutenus avec des individus criminels liés à la programmation des attentats »1. Les hommes forts de la « seconde République » étaient en contact avec le clan des Corléonais au moment des attentats. Le magistrat développe « il existe une convergence objective entre les intérêts politiques de Cosa nostra et certaines parties du programme de la nouvelle formation [Forza Italia, nda] »2. Le programme du parti de Silvio Berlusconi propose la surpression de l’article 41 bis, l’encadrement de la législation sur les collaborateurs de justice, le rétablissement des garanties judiciaires volontairement négligées par la législation précédente. Au cours de l’instruction, « l’implication de Silvio Berlusconi et celle de Marcello Dell Utri est apparue plausible »3.

1 Ordonnance de classement disponible sur de nombreux sites internet : Gianni Vattimo – news – bErlUsconi

2 Ibid.

3 Ibid.

Conférence samedi 4 juin : « mafias entre illégalité et légalité »

OGCFLARE

Salle Clemenceau Palais du Luxembourg
15 ter rue de Vaugirard 75006 Paris
Déjà 170 inscrits pour 262 places

Entrée gratuite, réservation toujours possible
par email à fabrice.rizzoli@flarenetwork.org

English

MAFIAS : ENTRE ILLEGALITÉ ET LEGALITE

Quelles perspectives législatives ? Quel rôle pour la société civile?

9h : table ronde :  Dualité légalité-illégalité dans les zones de production du droit étatique et mafieux.

Modératrice : Chantal CUTAJAR
Dana VILLEGAS : Les cartels de la drogue et les interstices du droit
Giuseppe MUTI : Les écomafias : paradigme de l’intégration juridique des mafias
Celine TORRISI : Etat et mafia : une construction mutuelle?
Michel KOKOREFF : Comment la prohibition des drogues produit la criminalité ?
Projection reportage, débat et
DEJEUNER ANTIMAFIA
produits Libera terra sur des terres confisquées aux mafias
Panier repas contre une participation 10 euros en envoyant un chèque à Ethicando,
adresse : chez a ruche 84, quai de Jemmapes 75010

Après midi : table ronde : Lutte contre la fraude organisée : la réutilisation à des fins socio-culturelles des biens confisqués est-elle la solution ?

Modératrice : Maria Chiara PRODI
Jean de MAILLARD : Les marchés financiers, opportunité ou modèle pour l’économie criminelle ?

Nicolas GIANNAKOPOULOS : Suisse : Economie légale et illégale, la fin de la distinction ? Mario VAUDANO  : Perspectives législatives contre la fraude à l’Union
Antonio MARUCCIA : Biens confisqués à la mafia : un exemple du retour à la légalité Francesco COSTAMAGNA : Confiscation et réutilisation des biens confisqués à l’échelle européenne

Reportage – Discussion

17h : Conclusions

Le programme complet :


Ben Laden mort : le 11 septembre va t-il continuer à profiter aux mafieux?

Ben Laden est mort, les Etats-Unis vont pouvoir concentrer leur efforts sur le crime organisé, la corruption, le blanchiment et la fraude…

Retour sur ce 11 septembre qui profitent aux mafieux. Dans un billet précédent (cf. La Cosa Nostra se porte bien), on pouvait noter que la mafia italo-américaine était une mafia dynamique. Une des raisons de son pouvoir serait la focalisation (excessive?) des services de sécurité américains sur le terrorisme au détriment de la lutte contre le crime organisé. Dans un autre billet, (cf. Mafias : ancrage local, pouvoir transnational), une chercheuse faisait aussi le même constat notamment depuis le 11 septembre (une théorie soutenue aussi par Jean François Gayraud). Effectivement, depuis le 11 septembre 2001, les effectifs destinés à la lutte contre le crime organisé au profit de la lutte anti-terrrorisme ont fondu comme neige au soleil.

Le pire serait de se rendre compte que la menace terroriste, en particulier celle d’Al Quaida ne serait celle qu’on croit. Je ne peux résister à vous proposer cette vidéo de 8 minutes montrant l’expert Alain Chouet (ancien de la DGSE et spécialiste du Moyen Orient) exprimer avec verve sa version des faits devant le Sénat : un bijou.


Ex-chef de la DGSE: "Al Qaida est mort en 2002"… par ReOpen911

Atlas des mafias : la source pour les étudiants

Fabrizio Maccaglia, Marie-Anne Matard-Bonucci, Autrement, 2009, 80p., 17 € :

« Il n’est jamais facile de bien comprendre ce qu’est une mafia. L’expliquer et l’illustrer par des cartes se révèle un moyen particulièrement adapté. Fait de courts textes et encadrés donnant des définitions, détaillant les dix commandements des organisations, décrivant les pratiques d’extorsion, alternant avec des cartes montrant les implantations et les territoires, des organigrammes recensant les grandes familles et leurs chefs, des schémas retraçant les mécanismes de l’emprise mafieuse, par exemple sur la société russe après la dissolution de l’URSS, ce volume accomplit largement sa mission. Outre les cartes des grandes mafias et organisations criminelles du monde, l’ouvrage traite également de leurs principales activités : commerce de drogue, trafic d’armes, traite d’êtres humains, etc. Il s’intéresse également à leur pénétration dans l’économie légale et sa corruption. Le cinéma n’est pas oublié : au-delà de l’objet d’étude, la mafia est aussi un objet de fascination. »

Par Benoît Richard in Sciences Humaines

Les autres sources sur les mafias :

Publication : la mafia vue par les sciences politiques

Le livre pour les étudiants

Un livre sur la mafia calabraise

Hinterland

Le 5 novembre 2010, sous la direction de la magistrature antimafia, la police judiciaire de Bari, à la tête de 600 agents  a mis sous les verrous 92 membres des clans Di Cosola et Stramaglia accusés d’extortion, de trafic de drogue et de meurtre. La police a aussi saisi 40 chili de drogues, des pistolets deux Kalashnikov (cf.A la kalachnikov).

Les arrestations ont eut lieu aussi à Foggia et Milazzo (Messina) mais surtout à Milan, Novara, et Udine, ce qui témoigne de la présence mafieuse dans le Nord de l’Italie (cf.Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo)

Les deux clans se disputent le contrôle du territoire de Bari et les communes limitrophes de l’hinterland : « l’arrière-pays ». L’hinterland est un concept géographique utile pour l’étude du pohénomène mafieux. Il permet de comprendre l’importance économique de « l’arrière-pays » dans la géopolitique des phénomènes mafieux. On connaît assez bien la dimension criminelle des villes portuaires telles que Marseille, New-York, Palerme, Naples et Kobé (cf. La mafia japonaise : un paradigme. L’importance stratégique de l’arrière-pays pour ses villes est moins étudiée.

OGC : la conférence de presse

Jeudi 19 octobre 2010 avait lieu la conférence de presse pour le lancement de l’OGC, en particulier de la revue cliquez : Revue OGC :

« La criminalité comme vous ne l’avez jamais vu »

En présence de nombreux journalistes, magistrats et universitaires, les cadres de l’OGC ont pu présenter ce  réseaux international de chercheurs et d’universitaires de différentes disciplines, d’analystes et d’informateurs de différentes origines et de différentes professions, qui observent et étudient les criminalités internationales de manière indépendante.


La mafia japonaise : un paradigme

Au mois d’octobre, la presse japonnaise par l’intermédiare du site Crimorg.com.com nous apprend que  Préfecture de Hyogo (région du Kansai sur l’île d’Honshu à l’est du pays)  a voté une loi interdisant aux chefs mafieux d’installer leurs bureaux ou leurs domiciles dans des zones résidentielles ou à moins de 200 mètres d’établissements scolaires. Des amendes et des peines de prison sont prévues en cas de non respect de cette loi.

A Japon, les organisations mafieuses se nomment les Boryokudans. Illégales depuis 1992, elles ont encore pignon sur rue en particulier à Kobe (en photo), principal port du Japon (comme Palerme, Naples, New-York, Gioia Tauro…cf. Dans le port de la mafia calabraise). On comprend que cette décision concerne essentiellement le cartel Yamaguchi-gumi.

L’étude comparée des mafias japonaises et italiennes révèlent plusieurs thèmes intéressants :

Les mafias sont nées au 19ème siècle de la transition (ratée?) d’une société féodale à une économie de marché.

Les mafias ne sont pas le fruit d’une société arrièrée (comprenez que ce ne sont pas les Italiens du Sud qui sont responsables du phénomène) car dans le cas contraire, il n’y aurait pas de mafia dans l’un des pays les plus riche du monde…

En échange d’impunité, elles ont servi de forces d’endiguement du communisme pendant la guerre froide.

En dépit d’une impunité contenue (bcp de mafieux en prison), elles font parties intégrantes de la société comme en témoigne ce reportage français :

OGC : Observatoire Géopolitique des Criminalités

« il est né le divin enfant…« 

L’OGC est un réseau international d’universitaires de diverses disciplines, d’analystes et d’informateurs de diverses origines et professions, qui observent et qui étudient les criminalités internationales. Il vise à proposer aux professionnels et au grand public, avec un regard indépendant, une vue d’ensemble de ces criminalités, pour mieux les comprendre et mieux les combattre : Entrer

Pour savoir qui anime cet observatoire, cliquez sur OGC

Prix de thèse

Le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), après réunion de son jury,

Gérald Arboit, Docteur en Histoire, directeur de recherche au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R),
Michel Bergès, professeur de Science politique à l’Université Montesquieu – Bordeaux IV, directeur du Centre d’Analyse Politique Comparée, de Géostratégie et de Relations Internationales (CAPCGRI),
Claude Delesse, Professeure d’Intelligence économique à Bordeaux Ecole de Management,
Eric Denécé, Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), professeur-associé à l’Université Montesquieu – Bordeaux IV,
Claude Revel, ancienne élève de l’ENA, Professeure associée au CERAM  Paris, directrice de recherche au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R),

a décerné les prix suivants au titre de l’année 2009 :

Prix des thèses :
Fabrice Rizzoli, « Les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire. Relations politico-mafieuses et activités criminelles à l’épreuve des relations internationales » (Cf; résumé et soutenance : Mafias italiennes et relations internationales)

Thèse de doctorat de science politique soutenue sous la direction du professeur Jacques Soppelsa, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, janvier 2009.

Pour en savoir plus :

12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993

Les services de renseignement italien et les mafias

Мафии Италии и международные отношения (russe)

Университет Парижа  I  –  Пантеон-Сорбонна
Докторат политических наук (UFR 11)
Фабрис  Риззоли
Мафии Италии и конец биополярного мира
« Политико-мафиозные » отношения и преступные деяния под прикрытием международных отношений

Защита диссертации проведена под руководством  главы комиссии,  господина президента  Жака Соппельза  22 января 2009 г.
Данной работе присужден особый знак отличия единогласным решением жюри:
Господин профессор Чарльз Зоргбиб
Господин профессор Мишель Кармона
Господин профессор Симон Петерман
Профессор Джузеппе Мути
Михаил Лебедев

Краткое содержание

Ключевые слова: геополитика, Италия, мафия, государственное управление, контроль над территорией, транснациональность, холодная война, глобализация, наркотики, «мафиозная буржуазия»

Упрощение смысла слова « мафия » в средствах массовой информации не позволяет иметь научный подход к этому понятию, которое покрывает несколько сосвем неоднородных реалий. Мафия – это политический актёр, который адаптируется к социально-экономическим изменениям. Мафия имеет суверенитет над конкретной территорией. Основываясь на этом территориальном господстве, она выстраивает и поддерживает систему с помощю насилия и беззакония. Мафия управляет широкой и разветвленной сетью сообщников. Она одушивляет врощенный, но гибкий культурный кодекс и пользуется относительным общественным одобрением со стороны населения. Четыре преступные группировки являются важной темой научных исследований в Италии.

Исследование мафий в более широком контексте истории Италии показало, что они были подлинным инструментом управления этого государства. Во время холодной войны, они были использованы в качестве силы сдерживания коммунизма. В обмен на это, они пользовались безнаказанностью. С окончания коммунистической угрозы, отношения между мафией и политикой вступают в новую эпоху. Загнанная в тупик наступлением юстиции, сицилийская мафия выбрала стратегию терроризма. Нужно было найти новых политических референтов.

С конца существования антагонизма между двумя блоками, усложнение мафиозного феномена было усилено. Теперь они контролируют свою территорию выборами и имеют транснациональный характер. Они воплощают то движение информации, денег, товаров и людей через национальные границы, в котором редко государственное присудствие. Мафии являются основными актёрами интегрированной глобальной экономики и отражают новую реалию. В конечном счете, исследование мафий показывает, что они представляют собой структурные и системичные явления глобализации.

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