Articles avec le tag ‘justice’

Mercredi 3 août : en salle « une vie tranquille »

Dans une vie traquille, (Bellissima film), Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, s’est installé depuis douze ans en Allemagne où il mène une vie paisible entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta… (page facebook).

Si seulement, il avait chosie de devenir un collaborateur de justice (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!), il serait devenu un citoyen!

Direct 8 : la cavale de Provenzano

provenzano mafiaSeptembre 1963. Une fusillade éclate dans le mythique village de Corleone, en Sicile. Bernardo Provenzano, tue sauvagement trois hommes. Au cours de la sanglante fusillade, il est lui-même blessé à la tête. Avec un incroyable culot, il se rend à l’hôpital en se faisant passer pour une victime dune balle perdue. Et tout le monde le croit.. Il est alors relâché et disparaît dans la nature. Bernardo Provenzano est arrêté 42 ans aprés (cf.une victoire à point nommé) par les Catturandi (cf. Cf. état de droit contre impunité).

Mafias.fr avait anticipé ce fait historique (cf.Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ? )

Direct 8 dans son émission « Les plus grandes cavales » revient sur La cavale la plus longue :

 

 

Sicile 4 : bon anniversaire Paolo

L’homme qui tua Paolo Borsellino

de Lirio Abbate in  L’espresso, 14.07.2011, traduction et notes: Olivier Manchion, aglioecipolla.com

« L’homme qui tua Paolo Borsellino est Giuseppe Graviano, boss de Cosa nostra. Le mobile du crime? le magistrat en savait trop sur les discussions en cours entre la mafia et l’État. 19 ans après le massacre de via d’Amelio, les enquêtes menées par la Dia (Direzione Investigativa Antimafia, qui dépend du ministère de l’interieur, ndr) de Caltanissetta sont arrivées à un tournant, décisif.

Le bourreau de Paolo Borsellino et son escorte s’appelle Giuseppe Graviano. C’est un boss du Brancaccio (quartier palermitain, Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Et selon le collaborateur de justice Gaspare Spatuzza, il aurait négocié directement avec Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri, après l’attentat de via d’Amelio… » la Suite

Je pense sincèrement qu’on s’approche de la vérité quand à l’assassinat de Paolo Borsellino (après celle de Falcone cf. Bon anniversaire Giovanni). Cette vérité judiciaire devrait aider à faire triompher celle des attentats de 1993 commis sur le continent. En attendant la vérité judiciaire impliquant des commanditaires externes à la mafia (Dell’Utri and co?) sur les bombes de Florence, Milan et Rome, un travail universitaire en langue française existe depuis 2002 : (cf.  colloque sur les attentats de 1992-1993) et depuis 2009 (cf. Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) : le fruit des analyses, entre autres, des commissions parlementaires antimafias de 1992 à 1996.

Sicile 3 : le ministre Romano risque le procès pour complicité mafieuse

Le ministre de l’agriculture risque de subir un procès pour concours externe en association mafieuse (complice mais pas membre de l’organisation cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée). Grâce à une organisation judiciaire indépendante (tout le contraire de la France), on risque d’apprendre bien des turpitudes de ce ministre. En effet, en Italie, les procureurs sont indépendants car ils sont nommé en Conseil supérieur magistrature (en Conseil des ministre en France… bonjour la séparation des pouvoirs). Du fait du principe de l’obligation de l’action pénale (contrairement au principe d’opportunité des poursuites en vigueur en France), le ministère public sont tenus d’enquêter et ne peuvent classer sans suite rapidement comme en France. Surtout, ce classement fait l’objet d’un contrôle de la part d’un autre juge dans le plus grand respect d’un principe de collégialité et de contradictoire.

Dans le cas qui nous intéresse, le procureur Nino Di Matteo, bien que considérant qu’il avait trouvé « un cadre inquiétant de contiguïté avec les familles mafieuses » cit., il a proposé de classer la procédure et de ne pas tenir un procès. Sauf que le juge des enquêtes préliminaires (GIP), chargé du contrôle de la décision, en a décidé autrement.

Il ne s’agit pas ici de remettre ne cause la probité du procureur Di Matteo, excellent juge antimafia, que les mafieux veulent assassiner (écoutes judiciaires). Ce dernier a dû faire un arbitrage et penser qu’il y avait certes matière à procès mais que le risque de relaxe était grand comme dans le cas Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti)

C’est vrai qu’il y a matière car M. Romano fait partie de la bande à Cuffaro and co (cf. Vasa Vasa en prison). Dans une thèse de science politique (cf. Mafias italiennes et relations internationales), on peut lire :

Salvatore Cuffaro est né en 1958 à Raffaldi dans la province d’Agrigente. Il milite au sein de la Jeunesse de la Démocratie chrétienne sous la protection de l’ancien ministre Calogero Mannino, condamné pour association mafieuse1. Salvatore Cuffaro est élu conseiller municipal de Raffaldi puis de Palerme. En 1991, Angelo Siino2, l’un des plus importants collaborateurs de justice, affirme que Salvatore Cuffaro est proche de la mafia. Les premières déclarations devant les magistrats impliquent également Saverio Romano, l’autre homme fort de l’Udc en Sicile. En 1991, à la veille des élections régionales, Cuffaro et Romano ont demandé explicitement de l’aide aux mafieux afin qu’ils soient élus à l’assemblée régionale. Le mafieux Angelo Siino organisa un dîner dans la maison de la famille mafieuse Teresi de Villagrazia. Les mafieux Santino Pullarà3, Santino Di Matteo4 et Nino Gioè5 étaient présents à ce repas électoral. Ce dîner a permis aux jeunes Cuffaro et Romano de recevoir les soutiens des plus grands mafieux de Palerme. Les efforts du jeune politicien n’ont pas été vains. Le 16 juin 1991, il est élu député régional.

1 Il est condamné en première instance en 1996. En appel le 11 mai 2004, il écope d’une condamnation à cinq ans de prison pour « concours externe en association mafieuse ». A ce jour, la procédure n’est pas terminée.

2 Angelo Siino est un « homme d’honneur ». Pour son rôle dans la répartition des appels d’offre, il est surnommé le « ministre des travaux publics » de Cosa nostra.

3 Chef mafieux de la famille de Santa Maria di Gèsus, condamné à la prison à vie pour plusieurs homicides.

4 Il appartenait à la famille d’Altofonte. Devenu collaborateur de justice, il a confessé sa participation à l’attentat de Capaci contre le juge Falcone en 1992. Son fils a été assassiné par Enzo Brusca en 1996.

5 Mafieux de rang moyen qui s’est suicidé dans la prison de Rebibbia.

Berlusconi : lapsus « j’ai payé des magistrats »

Après son départ en fanfare en 2008 (cf. Le président du Conseil mitraille une journaliste), le samedi 10 octobre 2009, au cours d’une conférence de pesse, le président du Conseil (cf. Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi) affirme qu’il est persécuté par les magistrats et qu’il a dépensé des millions en conseil pour les juges (au lieu d’avocats  cf. Biographie Berlusconi).

Le dernier des juges

couverture livre scarpinato

Les éditions de La contre allée, propose petit livre riche, dense inversement proportionnel au prix (7 euros) relatant un entretien avec Roberto Scarpinato (présent dans ce reportage Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?)

Roberto Scarpinato est « le dernier des juges », dernier survivant de la génération des juges Falcone et Borsellino, brutalement assassinés par la mafia en 1992 (cf. Bon anniversaire Giovanni). Il est l’un des procureurs du procès Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti), et a instruit les plus importants procès menés contre la mafia et ses liens au sein du monde politique et institutionnel (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Sous protection policière depuis plus de vingt ans, mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato balaie de ses réflexions les lieux communs sur la justice, le pouvoir et la religion (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). À travers le prisme d’une vie que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée, il nous livre un entretien inédit, porté par une voix aussi vigoureuse qu’inspirée.

Cet entretien a été mené et traduit de l’italien par Anna Rizzello, qui fera la connaissance de Roberto Scarpinato à l’occasion d’une conférence donnée pour l’édition Citéphilo 2008, à Lille. Elle y sera son interprète. Depuis, les rencontres se succèdent, tissant une relation de confiance et d’estime mutuelles.

Letizia Battaglia est l’auteure de la photographie de couverture. En guise de conclusion à cet ouvrage, elle nous restitue l’histoire de ce portrait saisissant.

Berlusconi : lapsus contre référundum

Aprés celui de 2009 (cf. Berlusconi : lapsus « j’ai payé des magistrats »), au mois de mai, au cours de l’émission Porta à Porta, le président du Conseil a par deux fois commis un lapsus. : « la fin de la magistrature » au lieu de la « fin de la législature » en évoquant la difficulté de porter à bien des réformes visant à faire de la magistrature italienne, une magistrature totalement dépendante de l’exécutif comme de l’autre côté des Alpes… (cf.Contre les réformes libérales et le pizzino à la dynamite : le reférundum)

Un président certainement préoccupé par le référendum qui met fin à son « imimpunité » :

 

Contre les réformes libérales et le pizzino à la dynamite : le référundum

mafiaAu mois de mars 2011, à Bivona dans la province d’Agrigento, au cours d’une conférence sur la légalité, le magistrat antimafia Salvatore Vella  (en photo à gauche) retourne à sa place aprés une petit pause ; un petit pizzino l’attend dans son agenda : « il y a une bombe sous la voiture« . Pas de témoin…

Alors que M. Berlusconi accuse les magistrats de faire une « guerre civile, » d’être « antropologiquement » différent des autres êtres humains, les magistrats reçoivent quotidiennement des menaces. Alors que le gouvernement n’a cessé de réduire leur escorte (de policiers pas de professionnelles) et tente de réduire l’indépendance des magistrats par des réformes dites « libérales », les magistrats italiens ne cessent de réduire le pouvoir mafieux (cf.Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?)

Heureusement, les Italiens ont voté massivement pour la fin de l’impunité du président du Conseil  (cf. Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses) au référendum de la pentcôte.

Arrestation du chef de la Sacra corona unita

Le 23 avril 2011, la police italienne a arrêté Francesco Campana, 38 ans,  latitante (en cavale) depuis sa condamnation à 9 ans de prison pour association mafieuse et trafic de stupéfiants. Arrêté à Orira dans l’Hinterland de Brindisi (important port militaire…), Campana serait le chef de la Sacra Corona Unita, la principale organisation mafieuse des Pouilles. Il serait ainsi le successeur de Giuseppe Rogoli (fondateur de l’organisation en 1983)  puis Salvatore Buccarello. Sa compagne de 45 ans et le propriétaire de la maison où il se cachait ont également été arrêtés pour l’avoir soutenu dans sa latitanza (clandestinité). Le procureur déclare qu’il s’agit d’un coup de grâce à la Scu ; une déclaration bien hâtive : (Fatto quotidiano) vu le nombre d’association criminelles présentes sur le territoire : Bari cf.Violence programmée dans les Pouilles, et Foggia cf. Libérations de mafieux dans la région des Pouilles

Une vidéo de 16 secondes pour un boss qui « porte beau » même si les moustaches font un peu années 80.


 

Conférence samedi 4 juin : « mafias entre illégalité et légalité »

OGCFLARE

Salle Clemenceau Palais du Luxembourg
15 ter rue de Vaugirard 75006 Paris
Déjà 170 inscrits pour 262 places

Entrée gratuite, réservation toujours possible
par email à fabrice.rizzoli@flarenetwork.org

English

MAFIAS : ENTRE ILLEGALITÉ ET LEGALITE

Quelles perspectives législatives ? Quel rôle pour la société civile?

9h : table ronde :  Dualité légalité-illégalité dans les zones de production du droit étatique et mafieux.

Modératrice : Chantal CUTAJAR
Dana VILLEGAS : Les cartels de la drogue et les interstices du droit
Giuseppe MUTI : Les écomafias : paradigme de l’intégration juridique des mafias
Celine TORRISI : Etat et mafia : une construction mutuelle?
Michel KOKOREFF : Comment la prohibition des drogues produit la criminalité ?
Projection reportage, débat et
DEJEUNER ANTIMAFIA
produits Libera terra sur des terres confisquées aux mafias
Panier repas contre une participation 10 euros en envoyant un chèque à Ethicando,
adresse : chez a ruche 84, quai de Jemmapes 75010

Après midi : table ronde : Lutte contre la fraude organisée : la réutilisation à des fins socio-culturelles des biens confisqués est-elle la solution ?

Modératrice : Maria Chiara PRODI
Jean de MAILLARD : Les marchés financiers, opportunité ou modèle pour l’économie criminelle ?

Nicolas GIANNAKOPOULOS : Suisse : Economie légale et illégale, la fin de la distinction ? Mario VAUDANO  : Perspectives législatives contre la fraude à l’Union
Antonio MARUCCIA : Biens confisqués à la mafia : un exemple du retour à la légalité Francesco COSTAMAGNA : Confiscation et réutilisation des biens confisqués à l’échelle européenne

Reportage – Discussion

17h : Conclusions

Le programme complet :


La mafia de A à Z
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