Articles avec le tag ‘crime organisé’

Procés Orsoni : Mafias.fr sur TF1

rizzoli mafia antimafia

Une île à feu et à sang

Dans le cadre du procés « Orsoni and co » qui débutait à Aix en Provence, TF1 a interviewé Mafias.fr. 15 minutes de parole pour 3 secondes d’antenne.

J’aurai préféré qu’on garde le passage : « l’enjeu du procés pour la justice est d’arriver à condamner des criminels professionels notamment pour assassinat (meurtre avec préméditation » ou bien « qu’il s’agit aussi d’une lutte pour le contrôle d’affaires légales« . Mais au lieu de cela, le jounaliste n’a gardé  » que de l’illégale…« 

Cliquez : chapitre 6 minute 9.54

BFMTV le soir : contre la mafia en Corse, des outils antimafiasTribune Atlantico : contre la mafia en Corse, des moyens antimafias

Atlantico : Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, est actuellement en déplacement en Corse pour deux jours. Cette visite arrive peu de temps après le 11ème assassinat depuis le début de l’année. Il a déclaré que la violence était « enracinée dans la culture » de l’île de Beauté. Existe-t-il dans la culture corse des éléments qui […]

Corse : si c’est de la mafia, il faut des outils antimafias

C’dans l’air sur la Corse

Le statut de repenti : la solution au problème corse ?

Le texte de loi existe, il faut juste signer le décret d’application mais voilà pour des prétextes fallacieux de coût, on attend depuis 2003. Il faut dire que le « repenti » a mauvaise presse. Inventé par les journalistes transalpins, le mot « repenti » à connotation religieuse n’a aucun sens dans la lutte contre le crime organisé. Les repentis […]

Mafias.fr en Corse

Inchiesta du 24/10/12 – « Violence, un mal corse » L’assassinat d’Antoine Sollacaro est le 15ème de l’année en Corse. Ce drame a suscité d’importantes réactions dans le monde judiciaire, mais aussi politique dans l’île et sur le continent et ce jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Comment enrayer cette situation ? Les solutions proposées par le gouvernement sont-elles […]

Ça Vous Regarde : le débat : Corse : une île à la dérive ?

La République peut-elle encore sauver la Corse de la spirale mafieuse dans laquelle elle s’enfonce?

Mardi, l’assassinat d’Antoine Sollacaro a pris tout le monde de court : personne ne s’attendait à ce que ce symbole du nationalisme corse puisse être pris pour cible. L’avocat, entre autres figures de l’île de Beauté, d’Yvan Colonna, était un lien direct entre les indépendantistes les plus radicaux et la justice. Atlantico donne la parole […]

Vendredi 19h30 : Razzia sur la Corse?

Vendredi 6 juillet dés 19h30 pour apéritif anti-mafia ETHICANDO 6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris Métro Bonsergent, République, Gare de l’Est… Hélène Constanty présentera le livre  RAZZIA sur la Corse Des plasticages à la folie spéculative

Inchiesta Corse : la vidéo

Invité de l’émission Inchiesta de France 3 Corse (cf. Corse : mafia ou pas mafia? That is the question!, mafias.fr a tenté, autant que faire se peut, de ne pas faire l’amalgame avec ce qui se passe en Corse (« une dérive mafieuse ») et la situation italienne. Mafias.fr s’intéresse à la Corse (cf. Un deuxième élu […]

Diplomatie : la revue qui tue :-)

rizzoli mafia antimafiaLa revue Diplomatie sort un numéro spécial.

« les Grands Dossiers » n° 26, avril-mai 2015.

Le thème :
Géopolitique de la criminalité internationale
Mafias, crime organisé, économie parallèle
Cliquez : Crime organisé
Pour la modique somme de 11 euros, vous pourrez y retrouver 2 articles de votre serviteur :

Veuillez noter que ces articles, qui prennent un temps fou à écrire et sont la conséquence de 20 ans de recherche, ne sont pas rémunérés….

Bienvenue dans le monde où le travail intellectuel ne paie pas!

Mafias.fr devant les Douanes judiciaires

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Douanes et Libera Terra

Un de ses jours où il fait pas trop moche, mafias.fr était invité par les Douanes Judiciares a donné son point de vue sur la lutte contre les ciminalités complexes.

Billet des hôtes, parole de Douaniers : « il y en a qui croit au père Noël »

Mafias.fr salue l’invitation d’un spécialiste non fonctionnaire dans un pays où la confiance en l’Etat est tel que celui qui n’est pas de l’institution n’a pas souvent la chance d’éclairer les professionels de la lutte contre le crime organisé au sens large.

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Prière pour loi d’usage sociale des biens confisqués en France

J’ai pu présenté les travaux de mafias.fr (cf. Mafias.fr dans la Revue Politique et Parlementaire ) et insisté que la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux en italie (cf. Mucchielli)

Un grand merci pour l’acceuil, la qualité découte et du débat. Un grand merci pour le mug avec lequel je bois ma tisane chaque jour!

La seconde photo aussi est trés belle. Promis, la prochaine fois, je tombe la cravate 🙂

La vidéo illustrant l’usage social des biens confisqués : révolution copernicienne de la lutte contre le crime organisé en Italie :

 

Mafias.fr sur France24 : Camorra reine de la fausse monnaie

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Garde des Finances

Un trés bon reportage sur France24 :
« Selon les autorités italiennes, la grande majorité des faux billets d’euros en circulation dans le monde sont produits en Italie (là, ils abusent un peu:-)

C’est dans la région de Campanie, dans le sud du pays, que les faussaires ont développé un réel savoir-faire dans la falsification monétaire (oui comme pour les sacs de luxe…)

Pour les autorités italiennes, le défi est d’identifier les réseaux et leurs ramifications internationales qui pourraient menacer la stabilité de la monnaie unique » (ha bon? C’est pas la finance criminelle le problème?)

Heureusement, il y a la sauce tomate antimafia : enjoy

 

Mafias.fr au JT de France2 : gangs roumains

RomainFRLe jeudi 13 novembre 2014, l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) et les gendarmes de la section de recherches (SR) de Versailles ont procédé à l’arrestation de membres d’un vaste réseau spécialisé dans le vol de matériel high-tech dans des magasins. L’opération fut simultanée simultanée en région parisienne et en Roumanie (9 interpellations à Paris, dans le Val-d’Oise et les Yvelines et 12 autres par la police roumaine)

9 mois d’investigations, une coopération exemplaires  pour arrêter un gang est soupçonné de plusieurs dizaines de cambriolages de magasins multimédia et vols de fret pour un préjudice estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros. L’objectif sont les produits à forte valeur ajoutée, le numérique et le luxe.

En France, les gangsters vivaient sans signe extérieur de richesse avant d’acheter en Roumanie des berlines allemande et des maisons de standing à des fins de blanchiment.

Mais, dans cet interview mafias.fr défends l’idée que ces nouveaux gangsters en France sont dans une phase d’acculumation du capital vers d’autres trafics.

En éspérant qu’un jour, on confisquera leurs biens pour les réutiliser socialement (cf.L’arme qui peut tuer le crime organisé)

Car ce qu’on ne dit pas c’est que la justice française confisque des biens aux gansters roumains en France et que la France les revend au lieu d’en faire des lieux d’intéret général. En Roumanie, la justice confisque mais personne ne rachete le bien car le crime organsié menace… Alors à quand une loi d’usage sociale des biens confisqués dans tous les pays européens (exemple Italie : Mucchielli)?

Juillet à Marseille

Mafias.fr adore Marseille (cf.Mafias.fr dans un lycée de Marseille et lors de la caravane antimafia de 2011 et revient sur le mois de juillet du milieux marseillais pour mieux proposer  ses solutions

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Franck Sanchez, 34 ans a été  retrouvé le 11 juillet dans le coffre d’un véhicule incendié dans les quartiers nord de Marseille. Alors que celui-ci se trouvait dans la cité Le Mail, il a été abordé par deux individus à bord d’une C3. Au terme d’une brève dispute, ceux-ci ont tiré plusieurs coups de feu avant de placer la dépouille de leur victime dans le coffre d’une 207, incendiée quelques minutes plus tard.

Le  17 juillet, 2 hommes en scooter ont fait feu à 3 reprises sur Karim Regaoui qui marchait le long de l’avenue Saint-Antoine dans le quartier saint Antoine du 15ème arrondissement de Marseille. L’homme, connu pour contrefaçon de cartes bancaires, a été touché à la tête et au dos et est mort sur place. Il est le frère de Farid Regaoui, abattu le 10 janvier 2006 de 8 balles de pistolet-mitrailleur. Connu pour recel et violences, Farid Regaoui était soupçonné d’alimenter en stupéfiants la Cité de la Solidarité (15ème arrondissement). Il était également soupçonné du meurtre.

mafia rizzoli antimafiaLe 18 juillet, un homme de 24 ans en scooter dans le quartier Sainte-Marthe du 14ème arrondissement de Marseille a été renversé par une voirure. Puis Zakary Remadnia a été fini à la kalachnikov (cf. Kalachnikov à 400 euros : « Un petit investissement pour un gros business…« . La victime était soupçonnée de trafic dans la cité de Font-Vert (également 14ème arrondissement). Il serait aussi impliqué dans des règlements de comptes à Marseille, par exemple celui à l’encontre de Mehdi Berrebouh, assassiné le 14 avril 2014 (cf. Règlements de compte sur l’autoroute) mais aussi en région parisienne. Zakary Remadnia est le neveu de Nora Preziosi, adjointe à la jeunesse à la Mairie de Marseille. Elle avait déjà perdu un neveu dans un règlement de comptes en avril 2012 : Ilès « Jojo » Remadnia, cousin de Zakary.

Règlements de compte à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants

Marseille : merci la prohibitionIl s’agit bien d’un criminalité systémique qui utilise une violence programmée (cf. « La guerre des forêts » : rien que le nom…). On est en France et même si ces meurtres ont toujours eu lieu et même si c’était pire avant, on ne peut que constater.

Hier, un homme a été abattu sur l’autoroute A7  (20 minutes). Il s’agit du septième homicide par balles dans le département depuis le début de l’année. Le dernier en date s’était aussi déroulé sur l’A7, près de Lançon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 24 mars. Un conducteur de 35 ans, qui venait tout récemment de sortir de la prison du Pontet, près d’Avignon, avait trouvé la mort dans ce règlement de comptes survenu en plein après-midi. Sa petite amie avait été blessée légèrement à une main. Quelques jours auparavant, un homme de 29 ans, qui devait être jugé prochainement dans une affaire de trafic de stupéfiants, avait été tué par balles devant son domicile dans une cité de Vitrolles, à une vingtaine de kilomètres de Marseille.

Autant de violence programmée sur fond de trafic de stupéfiants qui remet en cause la prohibition des drogues… une prohibition qui marche puisque le produit est partout disponible (en quantité) et accessible (facile à trouver) : Lire : Acte du colloque L’ORGANISATION DE LA TRANSGRESSION Formaliser l’informel?  ed. L’Harmattan  : « Le cannabis social club (club privé de consommateurs) : un exemple intelligible de régulation de l’informel ? » avec Laurent APPEL, membre de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités, coordinateur pour la réforme de la politique des drogues de l’association ASUD, CNAM vendredi 29 mars 2013

Le décret sur les « coopérateurs de justice » enfin signé?

Le gouvernement va signer le décret sur les « coopérateurs » de justice. Libération
Attention, ne pas employer terme « repentis ».
Les repentis n’existent pa
s
. On est pas à l’Eglise! 
Attention à ne pas utiliser le terme de « collaborateur » de justice car l’emploi du mot « collaboration » en France fait perdre la bataille des idées. 
Il faudra dire « coopérateur » de justice si on veut faire accepter ce dispositif qui comporte trois avantages majeurs : 

1. Une meilleure connaissance d’un phénomène clandestin. Or, ne ne combat que ce qu’on connaît. 

2. La réduction de l’impunité face au crime de sang commis par des professionnel. Pas de témoignages de sicaires : pas de règlements de compte résolus. 

3. Le renforcement de l’Etat de droit qui va protéger des criminels professionnels en rupture avec leur milieu et promis à une mort certaine. Si la vie d’un homme à de la valeur. l’Etat de droit se doit de protéger tout citoyen (et sa famille) qui décide de respecter les règles communes sous certaines conditions. 

En Italie, la mise en place d’un statut de « collaborateur de justice » a donné des résultats exceptionnels avec 3 000 mafieux sorti du système de 1991 à nos jours.

Il faudra aussi créer un statut pour les témoins innocents et la réutilisation sociale des biens confisqués. Sans l’implication de la société civile, la lutte contre le crime organisé est voué à l’échec

Dans cette vidéo : pas de collaborateur de justice italien : pas de résolution du meurtre en France :

Mafias.fr dans la Revue Politique et Parlementaire

Le 18 juin 2010, l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) déclare que le crime organisé constitue une menace pour l’ordre mondial.
Pour la première fois, une instance de cet acabit évalue le crime organisé à sa juste valeur….

Retrouvez un article de Fabrice Rizzoli dans la Revue Politique et Parlementaire, 2ème semestre 2013

1. Contre le crime organisé en Europe : une justice audacieuse

2. La nécessaire implication de la société civile dans l’exécution d’une prérogative régalienne

 

 

Marseille : Mafias.fr fait don de ses solutions

Marseille : des idées pour lutter contre la « mafia »

Fabrice Rizzoli |Docteur en sciences politiques, Fabrice Rizzoli enseigne dans plusieurs établissements universitaires et anime le site Les Mafias, analyse au quotidien d’un phénomène complexe.,
Il représente en France le réseau Flare (Freedom legality and rights in Europe) contre la criminalité organisée transnationale, qui milite pour la réutilisation à des fins sociales des biens confisqués au crime organisé
Auteur du « Petit dictionnaire énervé de la mafia » (éd. de l’Opportun, 2012). Rue89

Avec treize règlements de comptes en 2013, les Bouches-du-Rhône occuperaient la tête du classement en France, avec une brusque accélération ces dernières années. On désigne le trafic de stupéfiants mais le manque de repères est visible à tous les échelons du pouvoir.

La réponse de l’Etat est souvent la même : un déplacement et une promesse d’effectifs policiers supplémentaires. A l’échelle locale, les élus demandent une militarisation du territoire (intervention de l’armée, doublement des effectifs ou des pistolets pour policiers municipaux).

A mettre au crédit du gouvernement de gauche : une vision moins caricaturale des quartiers populaires, ce qui l’amène à proposer une « approche globale » qui inclut un contrôle du territoire (CRS à l’entrée des cités), un peu de prévention (enlèvement des carcasses de voitures) et la tentative d’améliorer la situation socio-économique de ces quartiers.

Mais une contradiction demeure insurmontable. Pour la première fois, le politique parle de « mafia » en Corse et à Marseille mais ne propose aucun moyen antimafias.

Face à un problème structurel – le crime organisé – l’Etat pourrait expérimenter des outils qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays ; à condition de rompre avec une vision jacobine et prohibitionniste d’un autre temps.

« Sous-développement organisé »

Les données socio-économiques de Marseille dressent le portrait d’une ville pauvre, avec des quartiers nord touchés par l’échec scolaire et le chômage, malgré un arrière-pays très riche.

Les inégalités sociales visibles génèrent d’importantes frustrations et mis à part la perspective d’un emploi public, la population de Marseille souffre d’un manque de services et de projet politique. Non loin des villas avec piscine et des yachts, il s’est mis en place, dans les quartiers populaires, une « économie de la pauvreté ».

Les caïds y trouvent une main-d’œuvre disponible pour occuper les fonctions de guetteur et de vendeur, souvent mineure, ainsi que des « nourrices » qui cachent les stupéfiants dans leur appartement.

Un crime organisé trés puissant

A Marseille, il y a le grand crime organisé et les aspirants.

Les « grands » du milieu utilisent parfois la violence, comme dans la tuerie des marronniers ou l’élimination de Roland Gaben, mais avec parcimonie. Et pour cause, les grands ont un pied dans la légalité, comme en témoignent les affaires Campanella-Baresi, la fraude à la taxe carbone ou les trafics internationaux.

Le grand banditisme français, basé en Espagne, bénéficie d’une large impunité. Il se contente de distribuer la drogue à des semi-grossistes, contrôle les débits de boisson où l’on vend de la drogue, perçoit une quote-part sur les bénéfices et a abandonné le secteur du cannabis aux cités.

Les dealers du bas de l’échelle s’entretiennent avec des places de ventes, des dettes de cannabis et des « carottages ». La violence est parfois trompeuse. L’éclat à la kalachnikov n’est pas toujours en relation avec la puissance économique.

L’Etat français ne fait pas sa part

La lutte contre les grands caïds n’est pas efficace. En dépit des saisies et des arrestations, le cycle continue. Pourquoi un jeune de Marseille ne tenterait pas sa chance par tous les moyens ? Il sait que l’Etat ne fait pas sa part. Parmi les insuffisances à déplorer :

  • une absence d’indépendance à tous les échelons de l’enquête (procureurs, officiers de police judiciaire) qui entraîne peu de procès complexes ;
  • le manque de témoignages de l’intérieur, en raison de l’absence d’un statut de coopérateur de justice – prévu par la loi Perben, mais sans décret d’application ;
  • une protection des témoins inexistante (pour les témoins criminels comme pour les témoins victimes, comme les commerçants rackettés) ;

En Italie, la coopération du criminel ou du témoin avec l’Etat est encadrée par la loi et sous la seule responsabilité d’un procureur indépendant : quelle leçon de démocratie ! L’Etat français ne fait pas sa part en matière de justice car il ne condamne presque jamais ses élites corrompues.

Pour un Cannabis social club à Marseille

A Marseille comme ailleurs, le cannabis est la drogue la plus consommée. La plupart des usagers ne consomment que ce produit mais sont obligés de l’acheter à des trafiquants, ce qui enrichit ces derniers et leur donne une place légitime dans la société.

Le trafiquant marseillais est celui qui répare une injustice : celle d’un Etat qui réprime la consommation d’une substance pourtant disponible (qui existe en grande quantité) et accessible (facile à trouver), et ce en dépit d’une prohibition féroce (sanction pénale la plus élevée d’Europe).

A Marseille comme à Anvers ou aux Pays-Bas, les citoyens consommateurs doivent pouvoir faire partie d’une association à but non lucratif déclarée en préfecture et passer un contrat avec un producteur local de cannabis pour consommer. Un Cannabis social clubà Marseille améliorerait la santé publique et la vie sociale des usagers, financerait la prévention, l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.

Enfin et surtout, il limiterait le poids des organisations criminelles dans la production et la distribution. Mais l’avantage le plus important d’une telle régulation est la séparation entre l’usage de drogue et le trafiquant, mettant fin ainsi à une symbiose néfaste pour l’application de l’ordre public.

Confisquer et réutiliser les biens du crime

En France, on confisque les biens du crime organisé de manière incomplète, en raison d’un cadre restrictif qui contraint les magistrats à prouver le lien entre le bien saisi et l’infraction.

En attendant de nous mettre au niveau de l’Italie (nombreuses confiscations sans condamnation pénale du propriétaire), il faudrait voter au plus vite une loi de réutilisation sociale de ces biens.

Au lieu de vendre aux enchères la villa du trafiquant de drogue, elle doit revenir à l’intérêt général. Certes, certains biens issus du trafic de stupéfiants sont parfois réaffectés vers les forces de l’ordre. Mais moderniser le parc automobile de la police grâce à la confiscation ne permet pas de lutter contre le consensus social des gangsters.

Une loi permettrait de recycler ces biens au profit de la population et d’animer l’économie sociale et solidaire : les maisons des criminels pourraient être transformées en centres culturels ou d’apprentissage, en établissements de soins pour les toxicomanes ou en lieux d’hébergement pour les immigrés.

Le patron d’une grande brasserie d’Aix-en-Provence est accusé de blanchiment pour le compte du clan Barresi-Campanella. L’établissement doit être confisqué pour y accueillir les jeunes des quartiers aux universités d’été de la lutte contre la corruption.

La réutilisation à des fins culturelles des biens saisis aurait une très forte valeur symbolique et pédagogique. Elle permet de détruire le capital social du crime organisé et confère à l’Etat son autorité auprès des populations qui se réapproprient le fruit du trafic. Dans sa ville, le citoyen qui passe devant le bien devenu utile peut se dire : « Pour une fois, le crime ne paie pas. » C’est, enfin, la seule manière d’impliquer la société civile dans une prérogative régalienne.

Après un an de travaux, la Commission européenne contre le crime organisé, la corruption et le blanchiment (Crim) a rendu ses premières conclusions. En mai, la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures de l’UE a demandé aux Etats membres de faciliter la confiscation des avoirs criminels. Elle leur a aussi conseillé de réutiliser les avoirs confisqués pour des projets d’utilité sociale. Qu’attend le gouvernement français ?

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