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De La Cosa Nostra (LCN) : une mafia américaine!

Au mois de juillet, on apprenait le décés  de Frank Francis « Big Frank » Colacurcio, à l’âge de 93 ans. Il était  surnommé le roi du streap tease, ce « made men » (?) était très influent à Seatle dans l’état de Washigton là où la mafia n’existe pas… (un peu comm en France (cf. Côte d’azur mon amour ). II fut donc très actif dans la tenue de bars, boîtes de nuit, salons de strip-tease, dans le placement de machine à sous et avait des complicités politiques.

En fait, plus on étudie la mafia dite -italo-américaine- plus on la trouve américaine et de moins en moins italienne : streap tease, paris trucés, drogues dans le pays qui en consomme le plus au monde. (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue) et surtout criminalité fiancière (cf. Ce 11 septembre qui profite aux mafieux)

Pour en savoir plus, le super article de JF. Gayraud :

Violence programmée chez La Cosa Nostra

Mafias.fr, le site, open source et gratuit, d’information sur les mafias n’en finit pas de publier 🙂

L’auteur du texte La Cosa Nostra se porte bien remet le couvert et c’est toujours aussi réussi. Avec un soucis du détail qui nous plonge dans l’univers des mafieux italo-américains, Antoine Diaz enrichit la pauvre prodution de ce site en matière de mafia itlalo-américaine ; un seul article (cf. Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI).

Il faut dire qu’avec 4 mafias en Italie, il y a déjà faire… mais surtout, il est difficile de « maîtriser » une mafia quand on ne lit pas avec aisance les sources dans la langue du pays d’origine. Ici, le texte transpire le terrain racconté par des acteurs américains. J’adore apprendre que le mafieux de la rue est nommé « chat de goutière ». Enfin, l’auteur du texte a toujours ce petit regard moral qui me sied (cf. Mafia et différences) mais il ne conditione pas l’analyse comme en témoigne l’élaboration d’une typologie de la violence mafieuse outre-atlantique (photo en hommage au film Donnie Brasco)

Click and enjoy :

Tout cela pour vous parler de mafia et politique…

En ce 14 juillet 2002, tous les capi-mandamenti, les chefs d’une circonscription mafieuse regroupant au moins trois familles de la province d’Agrigento (3ème province mafieuse après Palerme et Trapani) sont réunis  à Santa Margherita Belice. Il s’agit de nommer un nouveau chef de province aprés l’arrestation de Calogero Di Caro, boss de Canicatti. Il y a un favori en la personne de Maurizio Di Gatti soutenu par Antonino Giuffré (numéro 2 de Cosa nostra à l’époque ) mais affaibli par l’arrestation de Giuffré le 17 avril 2002). Ainsi, la réunion déclare Giuseppe Falsone (cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille) nouveau capo della provincia car il est soutenu par Bernardo Provenzano, le « number one » de l’époque (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé ).

La réunion est à peine terminée quand la police commence à faire irruption dans la demeure. Comme à Apalchin en 1957, les chefs mafieux s’envolent tels des moineaux. Maurizio Di Gatti, le perdant et Giuseppe Falsone le vainqueur sont partis un peu avant la fin réunion. Ils ne sont pas dans les mailles de la police.

En dépit de sa liberté, le vaincu Maurizio De Gatti a peur. Il faut dire que pendant un an, il agit comme  le futur chef de province car Antonino Giuffré a fait croire à toutes les familles d’Agrigento dans le dos de Bernardo Provenzano (affaibli par une mauvaise prostate qu’il se fera retirer en 2003 en France…) que le grade de Maurizio de Gatti avaient été décidé par Provenzano lui même (vous avez du mal à suivre…). c’est pas grave moi aussi 🙂 ).  Maurizio De Gatti a perdu le poste mais passe aussi pour un menteur, un traître (au sein de cosa nostra le mensonge est interdit…) sent qu’il est un cadavre ambulant. Plus les années passent plus il  pense qu’il va être assassiné d’autant plus que son soutien, Antonino Giuffré, a décidé de collaborer avec la justice (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales)

Naturellement, une fois arrêté en décembre 2006, Maurizio Di Gatti devient un collaborateur de justice et non pas un « repenti » puisqu’il ne se repent de rien. Il collabore car il a peur de mourir. Il est dans un cul de sac, celui de la mafia et de sa violence programmée. En revanche, sa collaboration doit être totale. A telle enseigne qu’il dénonce ses frères  comme était membre de Cosa nostra ; l’un d’entre se suicide en prison fin décembre 2006!

Sa collaboration, pleine, évoque le rapport entre mafia et politique. Selon le collaborateur de l’état de droit, Maurizio De Gatti, le conseiller régional Michele Cimino aurait détourné des fonds publics pour la construction d’un très grand centre commercial à Castrofilippo “Le Vigne”, le long de la route nationale 640 reliant Agrigento à  Caltanissetta. Il aurait aussi assuré son élection en 2006 grâce aux voix des familles mafieuses, qui, en échange, auraient obtenu des appels d’offre concernant la construction en question ; décidement les centres commerciaux… (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?).

Nous sommes en présence d’un paradigme concernant les rapports entre la mafia et le politique cad des voix contre des appels d’offre.

Au mois de septembre dernier, le député Michele Cimino est arrêté et au début du mois de novembre, c’est au tour de son père qui servait d’intermédiaire entre les familles mafieuses et son fils le politicien…. une affaire de » famille ».

PS : le fils politicien, le père entrepreneur et le mafieux forment un corps social criminel (cf. « Bourgeoise mafieuse ».

La Cosa Nostra se porte bien

Mafias.fr devient une maison d’édition 🙂

Mulberry Street, on Manhattan's Lower East Side, vers 1900

Le temps manque pour traiter de la mafia -dite- italo-américaine (cf. Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI), mais ayant un lecteur assidu qui laisse des commentaires très interessants, j’ai insisté pour qu’il produise un texte. Je publie, enfin 🙂 ce document (en pdf ci dessous) qui démontre la bonne santé de la mafia italo-américaine, La Cosa Nostra (dénominaiton officiel FBI).

Du point de vue de la forme, ce texte, à mi chemin entre l’analyse et le journalisme d’investigation est très plaisant à lire. Lorsque l’auteur décrit les rivalités entre un groupe d’Albanais et une famille de New-York, on a l’impression d’y être. Du point de vue du fond, de nombreux élements sont riches d’enseignement.

Tout d’abord, à l’image des Little Italies qui disparaissent,  (voir photo de Mulberry Street en 1900 en haut)… La Cosa Nostra est une mafia américaine qui croit au coeur d’un sytsème ploutocratique. Ensuite, si on tient compte du dynamisme de cette mafia, on comprend aisement qu’elle peut être à l’origine  de la reprise en main de la ville de Montreal (cf. Montréal : opération « extermination »)

Pizzo Addio ! Comment faire du tourisme en Sicile sans verser un centime à la Mafia

La Sicile est sans aucun doute une des plus belles régions d’Italie. Là, sur cette île, vivent d’ «Autres Siciliens» qui nous démontrent qu’on peut se cultiver, faire du tourisme, acheter et faire du commerce sans enrichir la Mafia. Se sont des jeunes, courageux et sympathiques. Pour mieux connaître leur action, Francesca Sensini a interviewé Francesca Vannini d’Addiopizzo Travel, une nouvelle association qui organise des voyages entièrement anti-mafia, des voyages «pizzo-free». Lire la suite : Altritaliani

Montréal : opération « extermination »

En fin d’après midi, dans la zone industrielle de Saint Léonard à Montréal, les tueurs s’approchent d’Agostino Cuntrera et de son garde du corps qui ne sert à rien… Les deux mafieux sont assassinés. Agostino Cuntrera appartient à une la dynastie mafieuse transnationale : les Caruana-Cuntrera. Au Canada, le clan Caruana-Cuntrera était associé au clan Rizzuto. Depuis 1978, ils avaient éliminé la concurrence calabraise (Cotroni-Violi en photo). Puis, ils avaient aussi pris leur indépendance vis à vis de la famille New yorkaise Bonanno (voir hypothèse d’un lecteur en bas de page).

Résultat :

– 2006 : extradition vers les US de Vito Rizzuto boss (père).

– Mi-2009, un ami de Vito Rizzuto, Federico Del Peschio, a été tué par balle sur le parking de son restaurant.

– De septembre 2009 à janvier 2010 ; 18 cafés italiens de Montréal sont la cible d’attaques au cocktail Molotov.

– 29/10/2009 : assassinat de Nicolo Rizzuto, petit fis et héritier du clan : cf. Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

– 21/05/2010 : disparition mafieuse (lupara biancha) de Paolo Renda, beau-frère de Vito Rizzuto (le père), le consigliere du clan Rizzuto.

– 29/06/2010 : assassinat de l’allié Cuntrera

La police canadienne affirme qu’il n’y pas de guerre entre les Calabrais et les Rizzuto car dans une guerre il y a des morts des deux côtés. Or, dans le cas présent , il n’y pas de mort côté calabrais.

Ben oui, ce n’est pas la guerre c’est une extermination ; la dernière étape dans la violence programmée (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta) entre clans mafieux. Les vainqueurs en bons stratèges pourraient s’arrêter là et obtenir l’allégeance des cadres du clan Rizzuto pour la continuité des affaires.

En effet, le Canada est géopolitiquement primodiale dans l’achemiment de la drogue aux Etats-Unis (premier pays consomateur au monde). Déjà pendant la prohibition, l’alcool venait du Canada. La drogue, en particulier l’héroïne suit la même route.

PS : voici un commentaire d’un des lecteurs de ce site :

« Je voudrais également intervenir sur ce qui est en train de se passer au Canada actuellement et que vous aviez notamment analysé au cours de l’un de vos précédents articles. En effet, il semblerait que la piste new-yorkaise soit envisagée comme de plus en plus crédible par les enquêteurs – qui seraient néanmoins encore dans le brouillard le plus totale. Cette série de règlements de compte méthodique étant en train de décimer au sens propre du terme l’ensemble de la direction de la Famille Rizzuto pourrait être le fait de la Famille Bonnano de New York, qui voudrait reprendre ses positions dans ce pays. Ce pourrait être un retour de bâton pour les Rizzuto, qui avait fait sécession des Bonnano dans les années 80 dont ils étaient auparavant un crew, les Bonnano profitant de l’extradition de Vito Rizzuto vers les États-Unis en 2006 et de la vacance du pouvoir ainsi que du manque d’organisation des activités de la Famille qui s’en sont suivies. Connaissant l’importance du Canada dans la géopolitique du crime organisé que ce soit en Italie ou aux États-Unis, je voulais savoir ce que vous pensez du conflit actuel qui s’y déroule ? »

Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

Il est à peine midi passé à Montréal (Canada) quand d’après les témoignages,  un homme noir américain avec une capuche toute de même… s’approche de Nick Rizzuto (en photo) qui visite sa jeune maîtresse. Le sicaire tire 4 coups de feu, fait une pause puis tirent deux autres fois. Si le témoinage est correct, cela veut dire : 4 projectiles dans le corps pour la faire tomber la victime puis deux coups de grâce (scène de crime en photo à droite).  En ce qui concerne la connaissance de la famille mafieuse Rizzuto de Montreal, on sait tout puisque le Canada est une des démocraties les plus abouties : la police est démocratique, les magistrats font des procès publics, les journalistes sont indépendants et les chercheurs bénéficient d’univeristés disponibles et dotées pour étudier les phénomènes mafieux. Vous pouvez donc consulter la presse canadienne et autres :

– Biographie du grand-père Nick Rizzuto (sur le site de Marc Fievet, aviseur des douanes française, emprisonné à tort pendant 10 ans au Canada)

– Biographie du père Vito Rizzuto sur You tube

– Biographie du fils Nick Rizzuto Jr par la presse canadienne

PS : à propos de journalisme, le journaliste canadien qui m’a téléphoné en numéro masqué pour me demander les coordonnées de tel ou tel chercheur m’enverra un petit mail la prochaine fois. Merci d’avance.

Mafia et différences

Au cours de l’année 2006, dans une prison de Catane, un jeune détenu affilié à une cosca, (Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia ) affirme qu’ils existent  des mafieux homosexuels même si ceux-ci doivent se cacher!
Au sein des organisations mafieuses, ceux qui sont soupçonnés d’être gays vivent dans la terreur. Rappelons le cas de Johnny D’Amato (en photo), un « captain », c’est-à-dire un chef de groupe d’une dizaine de mafieux, au sein de la famille De Calvacante du New Jersey aux Etats-unis. Son parcours a été porté à l’écran dans la série les Soprano. Jonnhy d’Amato a été assassiné en janvier 1992 par ces compères qui le croyaient gay. En réalité, on ne sait pas si Jonnhy D’amato était « homo » ou pas. Son problème est qu’il venait de remplacer le chef de sa « famille » mafieuse incarcéré. Jonnhy d’Amato était un « acting boss »,  qui devait peut-être sa promotion au fait qu’il était lié à la très puissante famille Gambino de New York. Le fait qu’il soit « homo » ou présumé comme tel n’était peut-être qu’un prétexte pour qu’on l’assassine. En effet, les rapports entre  les 5 familles de New York et celle du New jersey ont toujours été faites d’alliances et de trahisons.
Conclusion : la mafia c’est la tyrannie de la famille (Arrestation de la « mamma ») et des valeurs. Celui qui bouge le petit doigt (au mieux…) est assassiné surtout si les intérêts du clan sont menacés.
En 2008, un détenu membre d’une famille mafieuse sicilienne, écrit une poésie. Les autres détenus le cataloguent alors comme une « tapette », un « pédé ». En effet, d’après les règles de Cosa nostra, la mafia sicilienne, un « soldat » de l’organisation mafieuse ne peut être homosexuel. La punition carcérale tombe : huit « hommes d’honneur » (ainsi se nomment les mafieux siciliens) sodomisent le jeune homme. Ces pratiques sont courantes. Pourtant, l’avocat du jeune homme a décidé d’en référer aux autorités. A ce jour, les huit mafieux n’ont pas été sanctionnés par l’administration pénitentiaire. Ces cas ne sont pas des cas isolés. L’avocat de la victime a rendu l’agression publique le 3 août 2008.

Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI

Le 30 mai 2008, Nicholas Carozzo, 68 ans, un membre de la mafia italo-américaine, La Cosa Nostra (LCN), s’est livré au bureau du FBI de New-York. Depuis 1992, « Little Nick » est un « captain » de la famille Gambino de New-York. Il gérait les paris clandestins portant sur le football
(américain) et le base-ball. Aux Etats-Unis, les revenus des paris s’élèveraient à 10 millions de dollars par an. Dans le quartier du Queens, le système Carozzo était géré par 4 sites internet. Un des sites domiciliés au Costa Rica permettait de financer d’autres activités illicites1.
Ces dernières années, Nick Carozzo avait augmenté fortement son influence au sein de la famille Gambino. En effet, au sein de La Cosa Nostra, la capacité d’un de ses membres à rapporter de l’argent à la famille constitue un des facteurs principaux de promotion.

Récemment, ce « capitaine » de la famille Gambino s’est retrouvé impliqué dans l’enquête « Old bridge » qui a permis l’arrestation de 60 mafieux des deux côtés de l’Atlantique. Avant l’arrestation des ses compagnons, Nick avait été prévenu de l’opération policière. Il avait alors préféré quitter son domicile de Long Island . Reste que la « cavale » aux Etats-Unis est devenue bien difficile à assurer. Pour les mafieux italo-américains, il n’est plus possible de se réfugier en Italie où les policiers sont devenus des experts en la matière, en grande partie en raison de la coopération internationale qui s’est considérablement développé. Par le biais de son avocat, Nick a négocié (contre quoi ?) sa reddition. Il est accusé d’association de malfaiteur, d’extorsions et d’homicides, mais il se dit innocent des faits qui lui sont reprochés.

Enfin, le 5 juin, le procureur de Brooklyn a fait arrêter une douzaine « d’affranchis » de la famille Colombo de New York, une des plus importantes familles de La Cosa Nostra. Après 3 ans d’enquête, la justice estime que Thomas Gioeli, 55 ans et son « underboss » John ‘ »Sonny »‘ Franzese, 89 ans, assuraient par interim le leadership de cette famille. Le chef de cette famille serait encore Carmine Persico emprisonné en Caroline du Nord.  Ils sont accusés d’extortion, de trafic de drogues et de vol. Il est à noter que le vol organisé est une spécialité de La Cosa Nostra américaine à contrario des mafias italiennes. Enfin, les mafieux italo-américains nient souvent leur implication dans le trafic de drogue.

1. Voir l’émission « enquête exclusive » sur M6 replay

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