Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée

Salvatore Cuffaro, sénateur de l’UDC et ancien président de la Région Sicile, a été condamné en appel à une peine de 7 ans de prison pour  complicité (« favoreggiamento« ) avec la circonstance aggravante d’avoir été le complice d’un mafieux. Cela veut dire que sans faire partie de la mafia, il a favorisé un mafieux dans son entreprise criminelle sans favoriser l’organisation mafieuse dans son ensemble. Pour favoriser la mafia dans son ensemble, il faut être condamner pour concours externe en association mafieuse.
Aprés sa condamnation en première instance, le 18 janvier 2008, pour complicité simple, le premier élu de la Sicile relativisait cette condamnation  : « Ces dernières années, j’ai vécu avec les remords d’avoir donné à ma famille une grande douleur très grande, celle de me voir accusé et jugé pour collusion avec la mafia. Aujourd’hui, le remord n’est plus puisque cette accusation infâme a été annulée ». Le président de la région Sicile condamné à 5 ans de prison se félicitait de n’être que complice dans une affaire de révélation de secrets d’instruction en l’occurence de révéler à un mafieux que la police a posé des micros chez ce dernier.

Dans sa décision de janvier 2010, le tribunal a augmenté la peine de 5 à 7 ans de prison et a reconnu une ciconstance aggravante, celle d’une complicité à caractère mafieux de l’infraction, ce qu’avait écarté le tribunal en première Instance.

Le mafieux que Toto Cuffaro à aidé se nomme Michele Aiello, propriétaire de cliniques privées en Sicile. La peine de ce dernier passe de 14 à 15 ans et 6 mois de prison pour association mafieuse (cela veut dire que le tribunal le déclare membre de l’organisation criminelle).

Par ailleurs, Giorgio Riolo, ancien sous-officier du ROS en charge de la lutte antimafia, a également vu sa peine passée de 7 à 8 ans de prison, non plus pour trafic d’influence (première instance) mais pour concours externe en association mafieuse.

Salvatore Cuffaro, éminent membre de la bourgeoisie mafieuse (cf. Arrestation au sein de la bourgeoisie mafieuse) n’entend pas démissioner de son poste de sénateur et a pesté contre une condamnation qui ne vient des « institutions »… Il va se pourvoir en Cassation. Il se sert donc des institutions à dispostion d’un état de droit comme l’est l’Italie et d’une justice sophistiquée.

 

Cf. De la Stidda et de l’avenir de la lutte antimafia…

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