La mafia taxe l’eau et l’electricité des plus défavorisés
Le 3 juillet 2008, la magistrature de Palerme a mis en examen une vingtaine de personnes accusées d‘être les collecteurs du pizzo, l’impôt mafieux. Les 20 personnes « travaillant » pour la cosca, la famille mafieuse sicilienne, sévissaient dans le quartier de San Lorenzo. Cette opération de police fait suite à de nombreuses autres visant à démanteler la cosca de Salvatore Lo Piccolo (art. 7).
Tout est parti de l’arrestation et de la collaboration de Francesco Franzese[1], un des bras droit de Lo Piccolo dont on peut voir la photo en haut à gauche (Corriere della sera). Depuis tous les cadres du groupe Lo Piccolo sont passés du côté de la justice. Les entrepreneurs de la zone ont même décidé de collaborer avec l’Etat.
Dans ce quartier Palerme, tous payent le tribut à la mafia. Dans la cité populaire du Zen, les habitants des HLM sont contraints de payer un impôt de 15 à 20 euros pour avoir droit à
l’alimentation en eau et en électricité. Si un habitant refuse de payer, les soldats de la mafia coupent l’alimentation.
Les mafieux profitent du « sous-développement organisé » qui règne dans le Sud de l’Italie (art. 80)). Ils peuvent ainsi s’octroyer des « faveurs ». Par exemple, un
des lieutenants de Salvatore Lo Piccolo a été arrêté chez une résidente du Zen. Avec un peu de chance, ce mafieux lui faisait grâce des 15 euros de pizzo …
Déjà dans les années soixante-dix, les femmes de ce quartier étaient utilisées comme courriers de la drogue vers les Etats-Unis. Ces jeunes femmes des campagnes débarquées à Palerme après un exode rural, étaient violées par les mafieux à l’aller et au retour.
Conclusion :
– La mafia est une organisation secrète : pas de lutte antimafia sans « repentis » ;
– L’idée d’une mafia « protectrice des opprimés » est un mythe.
[1] Francesco Franzese a vraisemblablement des origines normandes. Son nom et la couleur de ses cheveux constituent des indices révélateurs. A noter que la Sicile a longtemps été gouvernée par les Normands.