Archive pour la catégorie ‘Légalité en Italie’

Article mafia et politique

Vous pouvez acheter l’article paru dans la revue Grande Europe (documentation française) et qui traite de l’emprise de la mafia sur le monde politique en Italie (rubrique Focus cliquez)

Résumé :

Les relations entre le pouvoir italien et la mafia (ou plutôt les mafias : Cosa Nostra en Sicile, ‘Ndrangheta en Calabre, Camorra en Campanie, Sacra Corona dans les Pouilles) atteignent un degré d’intrication inquiétant. « Etat dans l’Etat », dotée de son propre ordre fondé sur une « violence programmée » qui lui permet de régner sur des pans entiers du territoire, la mafia est parvenue à infiltrer les pouvoirs publics via, par exemple, les scrutins électoraux et la corruption. L’attitude du pouvoir politique est parfois ambiguë : impliqué dans certains cas pour complicité avec la mafia, certains responsables, jusqu’aux plus hautes sphères, ont coopéré de près ou de loin avec ce pouvoir occulte. En outre, en ne luttant pas efficacement contre la perception du pizzo (impôt perçu par les « soldats » de la mafia) ou encore contre les écomafias qui ont fait du recyclage des déchets une activité aussi lucrative que le trafic de drogue, les autorités ont baissé la garde, exception faite de quelques élus qui paient de leur vie, leur refus de collaborer avec l’organisation criminelle. Pour sa part, la justice italienne, soutenue par la commission parlementaire anti-mafia, a déclaré la guerre à la mafia depuis plusieurs décennies (1962) : de nombreuses dispositions juridiques (par exemple, la loi de 1982 sur le délit d’association mafieuse, la réintroduction des biens confisqués à la mafia dans le circuit légal à des fins sociales en 1996), le recours aux « repentis » (anciens mafieux), un vigoureux soutien aux initiatives de la société civile ont permis d’enregistrer certains succès. S’ajoute à cela, la prise de conscience de la dimension européenne du problème par les autres États membres de l’Union européenne…

… cliquez pour la suite : Italie. L’emprise de la mafia sur le monde politique

Vive le presse du Quebec libre (la presse… pas le Quebec…)

Voici un petit article de la presse canadienne parmi tant d’autres qui traite de la guerre de mafia à Montréal.

Halloween 2005 : un proche du clan Rizzuto est enlevé. Dans les semaines suivantes, des hommes armés investissent le quartier général du clan à la recherche du « Vieux ». Les Siciliens répliquent en envoyant un hélicoptère survoler la maison du chef de leurs rivaux, qu’ils poivrent à coups de AK-47. Ce conflit qui a failli dégénérer en guerre ouverte pourrait-il avoir un lien avec l’extermination en règle du clan Rizzuto ? C’est une hypothèse que la police examine de plus en plus.

« Il faut que ça se règle, sinon il y aura une guerre, et des mères et des pères souffriront. »

Ces paroles prophétiques ont été prononcées par Nicola Varacalli au téléphone, alors qu’il s’adressait à un membre du clan Rizzuto, le 3 novembre 2005. Trois jours plus tôt, alors qu’il distribuait des bonbons aux enfants à l’Halloween à sa résidence de la rue Sauriol, à Montréal, Varacalli avait été enlevé par quatre individus déguisés.

Lire la suite : Rue Frontenac

Site fermé pour cause de mafia…

« Sito chiuso per mafia« 

On apprend que l’association SOS racket a décidé de fermer. Depuis 18 ans, contre la criminalité organisé, elle offrait un soutien à ses victimes en les poussant à dénoncer les crimes qu’elles subissaient!

Dommage! l’association de commerçants un  outils très  efficace dans la lutte antimafia car il reprend les mêmes atouts que ceux que possède la mafia à savoir le sens du collectif. En effet, la force de la mafia repose sur le fait associatif (qui a donné le délit d’association mafieuse). Subir une menace par la mafia est terrifiant car on sait que même si on arrête celui qui a fait la demande, il y a derrière lui un clan qui existe parfois depuis un siècle. Face à ce pouvoir collectif, les commerçants avaient répondu par le même pouvoir : l’union  qui fait la force (cf. L’Antimafia à la radio parisienne)

Le président de l’association subissait de nombreuses menaces. Des inconnus se sont déjà fait passer pour des carabiniers et ont demandé à le voir. En 2009, on a tiré sur son kiosque à fleurs à Parabiago, dans la province de Milan (tiens ! La mafia c’est pas que pour le Sud… cf. 300 arrestations). La même année, une bombe est retrouvée devant son domicile. En 2010, on met feu à son van.  Ces derniers jours, on a crevé les roues de sa voiture, le président de l’associaiton a reçu des appels anonymes lui reprochant ses contacts avec les carabinieri, et il s’est fait insulter par un entrepreneur des pompes funèbres qu’il a dénoncé.

Mais alors pourquoi fermer maintenant?

A cause de l’attitude de l’Etat qui ne lui a pas accordé un siège pour recevoir les victimes, qu’il devait donc accueillir chez lui, à ses risques et périls. Un siège dont l’association bénéficiait pourtant à ses débuts. Mais en 1999, après deux années de vie seulement, Sos Racket doit déménager . Deux menaces après, les locataires du lancent une pétition qui contraint le président de SOS Racket à  déménager  une nouvelle fois (pas cools les voisins cf. « Pauvre » Saviano). L’histoire se répète et, suite à un petit attentat, le président de l’association est à nouveau contrait de partir. Depuis, la seule association qui ose dénoncer le racket en Lombardie et qui produit des cartes (voir plus haut) n’a pas de siège.

Les gouvernements ont donc beau se targuer d’arrêter les mafieux, la lutte antimafia ce n’est pas que les arrestations…


La confiscation : le reportage

L’Italie c’est 4 mafias puissantes mais c’est  aussi les meilleurs outils juridiques ; la loi d’association mafieuse et sa constructioon jurisprudentielle, le concours externe en association mafieuse (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée, la dissolution des assemblés élues pour infiltrations mafieuses (cf. Au conseil municipal : « tous mafieux ), la … direction nationale des enquêtes antimafias (cf. Au mois de mai, on dit : merci « poulets »!)… mais aussi et surtout la loi sur la confiscation des biens criminellement acquis (cf. La confiscation : enjeu politique majeur).

Reportage :


Mafia : les coulisses de la chambre de torture
envoyé par Lesinfos. – L’info internationale vidéo.

La justice en Europe : rencontre le 13 septembre

JUSTICE EN EUROPE
Le lundi 13 septembre de 19h30 à 22h00
Salons de l’Aveyron – 17 Rue de l’Aubrac
75012 Paris

Un grand bravo aux « Amis de Beppe Grillo à Paris » et au « NewropMag » en collaboration avec FLARE et  Libera pour  ce tte soirée de grande qualité.

Enmenés par le modérateur : Fabrice Rizzoli, les interventants ont pu débattre avec la salle.

Eric Alt, magistrat, membre de l’association MEDEL (magistrats européens pour la démocratie et les libertés) et de l’association Anticor fut très convainquant au cours du débat sur le vide législatif relatif en Europe et sur la nécessité ou d’un procureur européen.

Le député européen Rosario Crocetta est revenu sur son mandat de maire de Gela et les trois complots de meurtre à son égard déjoués par la magistrature et par la police pour montrer combien les mafias s’étaient internationalisées. Il a par ailleurs résumer le débat de la “loi bâillon” sur les écoutes téléphoniques au seul problème du président du Conseil… Les récentes dépénalisations des crimes financiers et économiques en Italie et en France (cf. Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?) sont, d’après lui, un cadeau fait aux mafias.

Harald Greib, vice-président de Newropeans en charge des affaires des institutions européennes n’est  pas vraiment convaincu par l’hamonisation des systèmes juridiques européens et lui préfère la crétaion d’outils pour que ces système collaborent. Il est revenu avec force sur la crise économique  au point de se demander si l’industrie financière n’avait pas littéralement extorqué les politiques en leur faisant racheter les banques avec les deniers publics (un vrai pratique mafieuse? ndr 🙂 )

Andrea D’ambra, journaliste et président de la l’assocation de consomateur Generazione attiva est venue affirmer que la société civile doit prendre son destin en main. Par exemple, il est à l’origine d’une proposition européenne visant à interdire les candidats qui ont une condamnation pénale. Le débat fut entamé par le Président de l’Observatoire Géopolitique des criminalités qui voit par ce type de peine automatique une contradiction avec la liberté du juge de décider.

Luigi de Magistris, ancien magistrat maintenant député européen était présent en vidéo-conférence. Il  est notemment revenu sur la nécessite de combrattre ensemble l’infiltration des organisations criminelles  en Europe (cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra).

Corinne Lepage, députée européenne engagée dans la lutte contre la corruption politique et financière, a brillé pas son absence.

Retrouvez la totalité des débats en streaming en cliquant : félicitations les amis de Beppe Grillo

Harald Greib, vice-président de Newropeans en charge des affaires des institutions européennes

Forum international de la légalité contre le crime organisé

OLE 2010 est la première édition d’un forum international traitant de « l’économie illégale, du crime organisé de la  finance » mondialisée. Cette « summer school » qui se déroule à Otranto dans les Pouilles, doit devenir le point de référence en Europe pour les sociétés civiles, modernes et mondialisées,  qui luttent contre le crime organisé transnational.

Inscription pour les 200 participants en cliquant sur Otranto Legality Experience

The language of the forum is English :

“Illegal Economy, Organised Crime and Financial Globalisation”

August 29th – September 3rd 2010, Otranto (Italy)

Le matin : conférence avec de nombreux spécialistes. L’aprés midi : visites des biens confisqués à la mafia et leur exploitation par des associations d’utilité publique et le soir débats : cliquez sur le programme

Pizzo Addio ! Comment faire du tourisme en Sicile sans verser un centime à la Mafia

La Sicile est sans aucun doute une des plus belles régions d’Italie. Là, sur cette île, vivent d’ «Autres Siciliens» qui nous démontrent qu’on peut se cultiver, faire du tourisme, acheter et faire du commerce sans enrichir la Mafia. Se sont des jeunes, courageux et sympathiques. Pour mieux connaître leur action, Francesca Sensini a interviewé Francesca Vannini d’Addiopizzo Travel, une nouvelle association qui organise des voyages entièrement anti-mafia, des voyages «pizzo-free». Lire la suite : Altritaliani

La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs

En France, la mafia n’existe pas… (cf . Joint venture grand-banditisme français-Camorr).

D’aprés les sources officielles, il y aurait très peu de présences mafieuses allogènes. En effet, si en Italie, on peut consulter le rapport officiel de la Direction des enquêtes antimafias sur internet, en France, très peu d’infos circulent. Le journalistes sont aussi peu bavards sur le sujet.

Francesco Piccinini, journaliste à Agoravox a rencontré un soldat de la mafia napolitaine en disgrâce qui lui racconte les aggissements d’un clan; morceaux choisis :

« Titta était une machine : Cote d’Azur, USA, Paris, partout, dès qu’il y avait du business il partait. Il était bien dans son travail « je gagnais 500/1000 euros par jour, parfois ça me manque ». Il est bien et il commence à monter dans la hiérarchie du Sistema, il n’est plus une machine, il les gère. Mais il a aussi une autre responsabilité : celle de ramener l’argent à Naples. « A chaque voyage, une valise, de l’argent, beaucoup d’argent, le pourcentage du Sistema sur les encaissements des machines ». Un rôle important parce que dans ces valises, il n’y a pas que l’argent mais aussi les livres de caisse : noms, prénoms, activités commerciales, machines. »

et

« A Charles de Gaulle il y a les « passants ». Le modèle est le même utilisé à Naples pour permettre aux boss de se déplacer même s’il y a un blocage de la police. La méthode est simple : on envoie quelqu’un avec peu de drogue bien cachée dans la valise ou sur lui, ça prend plus de temps pour la trouver. Quand il passe il fait du « bruit », il se fait remarquer par la police et dès qu’ils l’arrêtent et le vérifient, l’autre, avec la grosse quantité, passe.« 

Retrouvez ces deux articles en cliquant sur le lien suivant : La Camorra à Paris

L’Antimafia à la radio parisienne

Retrouvez l’émission de Fréquence Paris Plurielle, (www.rfpp.net et blog  http://envieditaliefppradio.wordpress.com/).
Le 7 juin, le thème de l’émission était les organisations antimafias nées de la société civile comme Libera, Addio Pizzo ou FLARE, leur presence, quelle importance, leur manière de s’inscrire dans la lutte antimafia institutionnelle (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone).

Invités :

Ludovica Tortora De Falco, réalisatrice italienne qui prepare un documentaire sur le sujet (en particulier sur Tano Grasso)

Rizzoli Fabrice : représentant du groupe FLARE en France : cf. Lobbying antimafia à Bruxelles

Télécharger l’émission : http://www.megaupload.com/?d=20WT4U3N

3. Extorsion-flash kidnapping

Dans le cadre des arrestations déjà évoquées et des écoutes déjà citées, (cf. 1. « Dessine moi un bunker » et 2. Leçon d’autorité par Giuseppe Pelle, je vous propose une discussion autour de l’extorsion de fond.

Trois mafieux discutent d’un entrepreneur qui ne s’est pas acquité de la somme du racket. J’ai un peu modifé la traduction pour faire court. La totalité des écoutes dans le fichier vidéo plus bas.

P.G. : « Vous allez voir Peppe « u bumbulottu »… pour lui parler des travaux…  »
X. :  « les sous, ils se les ai mangés... »
P.G. : « même pas de « respect » en lui »
X.   : « qu’est que vous en dites vous autres, on le laisse tranquilles? »
P.G. :  » Non, vous devez y aller, compare [camarade mafieux], vous devez y aller. Vous devez y aller et me donner l’oseille… il y en a pour 200 000 euros de travaux, vous devez y aller…. »

Après discussion, cela sera 40 000 euros d’extorsion

X. : «  ils vont donneront des excuses…  (vous avez vu, il y eut des funérailles, on est en deuil) mais ils peuvent mourir, ils le peuvent tous autant qu’ils sont »
P.G. : « Son père peut mourir [je m’en fou ndr]  »
X :  « … moi je m’en bas … »

Si l’entrepreneur ne paie pas, les mafieux ont prévu de l’enlever, le temps que son beaux-frère donne l’argent.

X. : « On va le chercher chez son beau frère…« 

P.G. : « on l’emnène dans la montagne [voir photo]… on le met dans la cabane« 

A. P. : « On l’attache à un mangoire et vous verrez que cela lui passera [l’envie de ne pas payer ndr] »

P. G. : « Puis, ils nous donne 20 000 euros chancun et on le libère« 

FIN

PS : ces écoutes sont disponibles sur le site du journal laRepubblica (http://www.repubblica.it/cronaca/2010/05/18/news/boss_intercettati-4145994/) ce qui démontre que l’Italie est une démocratie transparente. Mieux, elle est un état de droit qui dispose des meilleurs outils juridiques pour lutter contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles).

Attention, le gouvernement actuel veut limiter les écoutes judiciaires (article du Point) car « les mafieux aussi ont droit à une vie privée » Daniela Santanche, membre du gouvernement.

La mafia de A à Z
Recevez chez vous le livre dédicacé : "la mafia de A à Z" contre 18 euros en cliquant sur le lien suivant
PayPal Logo
Search