Articles avec le tag ‘relations politico-mafieuses’

Cinémafia à Paris le 22 janvier

Le 22 janvier à 10h, le ciné club Anteprima qui n’en est pas à son coup d’essai (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone organise la projection du Film Fortapsc’ au cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin 75005 Paris.

Le film relate l’histoire d’un journaliste assassiné par la Camorra (cf. Les clans de la Camorra en recomposition). Il semble bien montrer l’émergence d’un bourgeoisie mafieuse (cf.300 arrestations : voir article du Figaro) fait de mafieux, de politiciens et d’entrepreneurs qui s’approprient les fonds publics destinés à la reconstruction des suites du tremblement de terre d’Irpina (3 000 morts)

En outre, le film démontre que le combat contre  mafia n’est pas réservé aux  services d’enquête. En effet, la société civile dont les journalistes font partie peut se saisir du problème et faire sa part.

C’est ce que fait Anteprima, mafias.fr, Reporter Sans frontières, la maison des journalistes en acceuillant des journalistes menacés dans leur pays et c’est ce que fait l’ONG Flare, le premier réseau de la société civile  contre  contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles)

La bande annonce


Fortapàsc / Bande-Annonce
envoyé par LE-PETIT-BULLETIN. – Court métrage, documentaire et bande annonce.

Violence programmée en Corse

Il est 18h20 en ce dimanche 5 novembre à Biguglia (Haute-Corse 10 kilomètres au sud de Bastia) quand Florian Costa, 30 ans conduit sa voiture vers son domicile. Que dit-il à ses enfants de âgés de huit mois et quatre ans? A son bébé qui trouve sur la place passager, il fait une caresse sur les cheveux ; la dernière. Florian n’a pas le temps de sortir son calibre quand les sicaires en embuscade font pleuvoir les balles. Il décéde mais les enfants sont saufs. Les assassinats devant des enfants ne sont pas rares dans le monde du crime organisé (cfr. La guerre des ‘ndrines de Crotone n’épargne pas les enfant et Petit « Luigi » deviendra grand)

Florian Costa est le neveu de Jacques Costa maire et conseiller général de Moltifao. Il est aussi le neveu de Dominique et Maurice Costa, figures du grand banditisme corse.  Dominique Costa a été mis en examen en mai pour plusieurs infractions financières. Maurice Costa est un des membres fondateurs de la brise de mer. Il était recherché depuis six mois dans le cadre de la même affaire, s’est présenté lundi à la gendarmerie de Moltifao (Haute-Corse) avant d’être iberé aprés 24 de garde à vu.

L’assassinat en question :  un acte de violence programmée?

 

Tout cela pour vous parler de mafia et politique…

En ce 14 juillet 2002, tous les capi-mandamenti, les chefs d’une circonscription mafieuse regroupant au moins trois familles de la province d’Agrigento (3ème province mafieuse après Palerme et Trapani) sont réunis  à Santa Margherita Belice. Il s’agit de nommer un nouveau chef de province aprés l’arrestation de Calogero Di Caro, boss de Canicatti. Il y a un favori en la personne de Maurizio Di Gatti soutenu par Antonino Giuffré (numéro 2 de Cosa nostra à l’époque ) mais affaibli par l’arrestation de Giuffré le 17 avril 2002). Ainsi, la réunion déclare Giuseppe Falsone (cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille) nouveau capo della provincia car il est soutenu par Bernardo Provenzano, le « number one » de l’époque (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé ).

La réunion est à peine terminée quand la police commence à faire irruption dans la demeure. Comme à Apalchin en 1957, les chefs mafieux s’envolent tels des moineaux. Maurizio Di Gatti, le perdant et Giuseppe Falsone le vainqueur sont partis un peu avant la fin réunion. Ils ne sont pas dans les mailles de la police.

En dépit de sa liberté, le vaincu Maurizio De Gatti a peur. Il faut dire que pendant un an, il agit comme  le futur chef de province car Antonino Giuffré a fait croire à toutes les familles d’Agrigento dans le dos de Bernardo Provenzano (affaibli par une mauvaise prostate qu’il se fera retirer en 2003 en France…) que le grade de Maurizio de Gatti avaient été décidé par Provenzano lui même (vous avez du mal à suivre…). c’est pas grave moi aussi 🙂 ).  Maurizio De Gatti a perdu le poste mais passe aussi pour un menteur, un traître (au sein de cosa nostra le mensonge est interdit…) sent qu’il est un cadavre ambulant. Plus les années passent plus il  pense qu’il va être assassiné d’autant plus que son soutien, Antonino Giuffré, a décidé de collaborer avec la justice (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales)

Naturellement, une fois arrêté en décembre 2006, Maurizio Di Gatti devient un collaborateur de justice et non pas un « repenti » puisqu’il ne se repent de rien. Il collabore car il a peur de mourir. Il est dans un cul de sac, celui de la mafia et de sa violence programmée. En revanche, sa collaboration doit être totale. A telle enseigne qu’il dénonce ses frères  comme était membre de Cosa nostra ; l’un d’entre se suicide en prison fin décembre 2006!

Sa collaboration, pleine, évoque le rapport entre mafia et politique. Selon le collaborateur de l’état de droit, Maurizio De Gatti, le conseiller régional Michele Cimino aurait détourné des fonds publics pour la construction d’un très grand centre commercial à Castrofilippo “Le Vigne”, le long de la route nationale 640 reliant Agrigento à  Caltanissetta. Il aurait aussi assuré son élection en 2006 grâce aux voix des familles mafieuses, qui, en échange, auraient obtenu des appels d’offre concernant la construction en question ; décidement les centres commerciaux… (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?).

Nous sommes en présence d’un paradigme concernant les rapports entre la mafia et le politique cad des voix contre des appels d’offre.

Au mois de septembre dernier, le député Michele Cimino est arrêté et au début du mois de novembre, c’est au tour de son père qui servait d’intermédiaire entre les familles mafieuses et son fils le politicien…. une affaire de » famille ».

PS : le fils politicien, le père entrepreneur et le mafieux forment un corps social criminel (cf. « Bourgeoise mafieuse ».

La mafia japonaise : un paradigme

Au mois d’octobre, la presse japonnaise par l’intermédiare du site Crimorg.com.com nous apprend que  Préfecture de Hyogo (région du Kansai sur l’île d’Honshu à l’est du pays)  a voté une loi interdisant aux chefs mafieux d’installer leurs bureaux ou leurs domiciles dans des zones résidentielles ou à moins de 200 mètres d’établissements scolaires. Des amendes et des peines de prison sont prévues en cas de non respect de cette loi.

A Japon, les organisations mafieuses se nomment les Boryokudans. Illégales depuis 1992, elles ont encore pignon sur rue en particulier à Kobe (en photo), principal port du Japon (comme Palerme, Naples, New-York, Gioia Tauro…cf. Dans le port de la mafia calabraise). On comprend que cette décision concerne essentiellement le cartel Yamaguchi-gumi.

L’étude comparée des mafias japonaises et italiennes révèlent plusieurs thèmes intéressants :

Les mafias sont nées au 19ème siècle de la transition (ratée?) d’une société féodale à une économie de marché.

Les mafias ne sont pas le fruit d’une société arrièrée (comprenez que ce ne sont pas les Italiens du Sud qui sont responsables du phénomène) car dans le cas contraire, il n’y aurait pas de mafia dans l’un des pays les plus riche du monde…

En échange d’impunité, elles ont servi de forces d’endiguement du communisme pendant la guerre froide.

En dépit d’une impunité contenue (bcp de mafieux en prison), elles font parties intégrantes de la société comme en témoigne ce reportage français :

Encore facebook…

En ce 6 septembre, Bartolomeo D’Ambrosio, ancien instructeur d’arts martiaux de 44 ans, faisait son footing quand les sicaires lui tirent dessus près d’Altamura (20 km au sud-ouest de Bari). La pratique des arts martiaux ne protegeant pas des balles, il décède. Mafieux de haut rang, il était connu pour avoir tiré  dans les jambes (Gambizzazione) d’un sénateur en 1988.

Mais les enquêteurs furent pour le moins surpris de découvrir le compte facebook du mafieux. Les amis du mafieux étaient le maire, le président du conseil municipal (lui est un parent du mafieux…), une jeune conseiller municipal, un candidat aux élections régionales. Bref, il faut se méfier de Facebook (cf.Trahi par Facebook).

En effet, soit les personnes citées n’ont pas fait attention en accordant leur amité au boss, soit ils sont de la bourgeoisie mafieuse (cf. La bourgeoisie mafieuse a pris le pouvoir)

300 arrestations : voir article du Figaro

Quelque 320 personnes soupçonnées d’être liées à la ‘Ndrangheta, dont certaines appartiennent à la « bourgeoisie mafieuse », ont été interpellées mardi à l’occasion d’une opération dont l’ampleur est sans équivalent depuis les années 90… L’enquête débuta par l’assassinat d’un capo-bastone à Milan puis par une Exécution mafieuse en Lombardie

lire l’article de Marie Herbet, le Figaro

Pour info : « la bougeoisie mafieuse » = réseaux : mafieux + complices

Chaque mafieux agit au sein d’un ensemble de relations complices. L’ensemble forme, pour chaque mafia, un réseau qui représente environ une centaine de milliers de personnes. Celles-ci appartiennent au monde de la politique, de l’entreprise et des professions libérales :

« Le système relationnel mafieux est composé de rapports de parenté, d’amitié, d’intérêt, de contiguïté et de complicité. Ce réseau s’affirme dans des conditions de développement comme de sous-développement économique. Ces relations composent un corps social hiérarchiquement organisé. Les catégories sociales les plus pauvres représentent le bassin de recrutement de la main-d’œuvre pour les mafias. Les sommets de l’organisation mafieuse sont capables de sceller un pacte scélérat avec les plus hautes sphères du pouvoir politique et économique, la haute société ».

Le tout forme un corps social, un « club privé », que le sociologue Umberto Santino qualifie de « bourgeoisie mafieuse ».

Santino (Umberto), L’alleanza e il compromesso (mafia e politica dai tempi di Lima e d’Andreotti ai nostri giorni), éditions Rubbettino, Soveria Manelli, 324 pages, 1997, pp. 5-9.

Le bras droit du président du Conseil condamné en appel

Le 28 juin 2010, le sénateur Marcello Dell’Utri, a été condamné à 7 ans de prison pour complicité externe en association mafieuse cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiqué).

L’accusé qui considère le mafieux Mangano comme un héros (cf. Vittorio Magano « le héros »…) avait été condamné à 9 ans de prison en première instance, (cf. thèse les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire Mafias italiennes et relations internationales : extrait

 » Le 11 décembre 2004, la deuxième section du tribunal de Palerme a condamné en première instance le sénateur Dell’Utri, à neuf ans de réclusion. Le chef d’inculpation était « concours externe à une association mafieuse ». Dans les motivations de leur sentence déposée au mois de juin 2005, les juges ont reconstruit près de trente années des fréquentations illégales de la part du bras droit de Silvio Berlusconi (le texte intégral des motivations de la condamnation de Marcello Dell’Utri sont disponibles sur le site www.narcomafie.it). Pour la justice, Marcello Dell’Utri a été l’intermédiaire entre l’organisation mafieuse sicilienne et Silvio Berlusconi. « La médiation des accusés constituait un canal de liaison entre l’entrepreneur milanais [Silvio Berlusconi nda] et l’organisation mafieuse Cosa nostra, représentée par Stefano Bontate »(Extrait de la décision de justice du 11 décembre 2004).

En deuxième instance, le Parquet avait réclamé 11 ans mais les magistrats du siège ont écarté la thèse d’un « pacte électoral » entre Berlusconi et Cosa nostra, estimant que les rapports entre Dell’Utri et la Mafia ont cessé en 1992….  Une décision que ressemble fort à celle concernant Giulio Andreotti qui avait été condamné pour ses agissements pro-mafieux avant 1980 (prescrits par ailleurs) mais acquitté pour ses actes commis aprés 1980… (cf. Hommage à Carlo Alberto Dalla Chiesa)

Cela fait maintenant 15 ans qu’il existe des élements matériels qui tendent à prouver que les attentats de 1993 à Rome, à Milan et à Florence  (en photo à droite) seraient le fruit d’un « deal » entre Cosa nostra sicilienne et Forza Italia, parti fondé par Dell’Utri…. mais cela est une autre histoire (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).

Le sénateur Dell’Utri a décidé de se pourvoir en Cassation.

Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone

Samedi 22 mai à 10h, le ciné-club Anteprima consacre une séance spéciale sur la Mafia. A l’occasion du dix-huitième anniversaire de l’assassinat du juge Giovanni Falcone (le 23 mai 1992 cf . Bon anniversaire Giovanni) sera projeté « Placido Rizzotto » (syndicaliste assassiné par la mafia) de Pasquale Scimeca (2000, 110’, VO sous-titrée en anglais).

Le film sera suivi d’un débat avec Mario Vaudano, magistrat italien ami et ancien collaborateur de Giovanni Falcone.

Cette séance est organisée en collaboration avec les associations : « Libera / Flare (Freedon Legality and Rights in Europe) », « Collettivo 5.12 (un gruppo di organizzatori del No B Day parigino) » et l’« Associazione Democratici Parigi ».

S’agissant d’un film inédit en France, une enveloppe sera donc à l’entrée pour ceux qui souhaiteraient contribuer aux frais  de transport de la copie importé d’Italie pour l’occasion.

N’ayant pas trouvé d’extrait correct, je vous propose un extrait (en italien) du téléfilm « capo dei capi » avec trois scènes :

1. Les syndicalistes et les payans chassés par les forces de l’ordre

2. Le tête à tête avec les mafieux Michele Navarra (le vieux MEDECIN au chapeau), Luciano Liggio et le jeune Toto Riina

3. L’enlèvement et l’assassinat du syndicaliste Placido Rizzotto :

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Le capitalisme produit-il de la mafia?

Ce numéro de la revue Illusio dont la thématique est « Mafias et comportements mafieux » se donne pour objectif de comprendre quelles sont les relations entre ce que l’on nomme généralement le crime organisé et le système capitaliste…. cliquez sur le lien suivant pour avoir le compte rendu et le sommaire : publication indépendante
Il s’agit d’une publication scientifique très dense. Même si je n’ai pas tout lu, les articles de Jean de Maillard  (cf. L’arnaque) ou celui de Clotilde Champeyrache donne le ton. C’est du « sérieux »! Je me serai bien vu faire un papier sur « mafias italiennes et Calcio » au chapitre « l’honorable famille sportive » ou encore « l’Etat de droit produit-il de la mafia? » au chapitre « société criminelle »…  ce n’est que partie remise.
Il ressort de mes premières lectures que l’ouvrage tend à montrer la mafia comme une criminalité systémique, ce que je défends, cliquez sur les liens suivants :

Anniversaire…

Il y a deux an, le nouveau président du Conseil avait donné le ton juste aprés sa troisième élection en  menacant une journaliste.
Le 18 avril 2008, en Sardaigne, lors d’une conférence presse avec Vladimir Putin, une journaliste russe pose une question embarassante concernant la vie privée du Premier ministre russe. Silvio Berlusconi mime alors le geste de la mitraillette. Le futur représentant de l’Italie dans le monde sait-il que les journalistes gênants sont assassinés en Russie? Ou alors, ce geste, de manière plus subtil, est destiné à ceux qui s’obstineront à révéler ses liens avec la mafias (cf. biographie)

Voir aussi :

12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993)

ou

Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi

et

Italie : démission du président du Conseil

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