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L’Antimafia en cours sur la mafia

Voir "antimafia" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaMercredi 23 janvier 2013 : cours sur les mafias italiennes au Diplôme de Recherche en Menaces Criminelles… tout d’un coup le prof sort une arme de destruction massive contre la mafia : des gâteaux fait par une coopérative et avec des céréales produites sur un terrain confisqué aux mafieux!

Il s’agit de Tarallini, petits gâteaux sucrés ou salés fabriqués par des des coopératives à Mesagne, « capitale » de la mafia des Pouilles (cf. Violence programmée)

La mafia des Pouilles a pris son envol dans les années 90 quand avec les fabriquants de tabacs ont décidé de se débarrasser de leur stocks (qui grandissaient en raison des politiques de santé dans nos pays, type loi Evin) à des courtiers qui les donnaient au crime organisé de l’Est qui faisait passer les cartons de cigarettes par le détroit d’Otrante pour les livrer aux mafieux italiens… que l’on retrouve en France (cf. Mafia : entre illégalité et légalité…).

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Arrestations en série dans le Sud de l’Italie

Voir Antimafia dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia... et de l'antimafia

Vaste opération antmafia

Vingt-neuf membres de la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, et de la Sacra Corona Unita, de la région des Pouilles ont été arrêtés par la police italienne. Il sont suspectés d’être au coeur d’un vaste trafic de cocaïne. Cette opération fait partie d’un vaste plan anti-drogue baptisée, « Révolution », visant à affaiblir les différentes mafias dans tout le pays.

Attentat à Brindisi : tribune Atlantico

BrindisiIl est 7h50 samedi dernier, quand des élèves du lycée de Brindisi subissent une explosion qui fait un mort et plusieurs blessés dont certains très grièvement. L’Italie se réveille ans la peur de revivre les années de Plombs qui voyait se déchaîner un terrorisme politique de tous les extrêmes.

A ce moment, aucun élément tangible ne permet d’imputer cet attentat… mais faisons comme si.

D’abord, balayons les stéréotypes : la mafia ne touche pas aux enfants ou la mafia n’a pas besoin de faire des attentats. En réalité, la mafia tue père et mère si la survie du clan en dépend. Les massacres d’innocent sont fréquents dans la mafia comme ceux de 1947 ou on tira sur la foule de militants de tous âges à Portella della Ginestra : 11 morts et 65 blessés. Enfin, il y a deux ans, des clans calabrais ont disposé une voiture avec des explosifs (sans mis amorce possible) sur le parcours du président de la République. Enfin, la mafia est capable d’atteindre le stade ultime de la violence politique puisqu’elle à posé des bombes à Palerme, Florence, Milan et Rome entre1992 et 1993.

L’attentat a lieu dans le Sud, territoire d’élection des mafias italiennes et en particulier dans les Pouilles, territoire de la Sacra Corona Unita, 4ème mafia née dans les années 1980 et qui doit son envol à l’éclatement des Balkans…la suite sur Atlantico

C dans mafias.fr

Tous à vos postes pour l’émission pour C’est Dans l’Air sur Berlusconi et la place des femmes dans la société italienne. En complément de cette émission, les articles de mafias.fr sur les femmes face à la mafia (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice).

Enfin, il convient de rappeler que le président du Conseil n’est que l’émanation d’une criminalité systémique dont les femmes sont les objets. Dans le cas des filles mises a disposition (plus d’une dizaine qui auraient pratiqué des relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages), on notera que:

– Les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi mais vit à Naples avec Massimo Grasso. Ce dernier, entrepreneur et ancien conseiller municipal de Forza Italia, est mis en examen ’association mafieuse et entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de de son frères sous le contrôle des clans napolitains. Accessoirement, l’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une autre enquête.

–  Noémi Letizia qui a invité le président du Conseil pour ses  18 ans est la fille d’ Elio Letizia mis en examen pour extortion en lien avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )

– Barbara Montereale, 23 ans en 2008, est liée au clan parisi de figure de la mafia de Bari et à  la députée Elvira Savino, également lise en examen pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)

– Sabina Began est la compagne de Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.

–  Perla Genovesi et Nadia Macri servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des clans siciliens. Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.

Bonne émission

Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses

Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)

Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?

En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :

Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…

Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11

Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.

Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)

Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )

Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)

Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.

En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro

Violence programmée dans les Pouilles

Le 26 juin, Il est 20h 30 à Manfredonia dans les Pouilles, une voiture s’approche d’une autre voiture : « boom boom ». Les sicaires font feu à la lupara (fusil de chasse). L’utilisation d’une arme typiquement mafieuse peut signifier une proximité avec les victimes. La violence étant un langage (cf. cliquez sur le lien pour lire un de mes billets préférés : Guet-apens contre un capo-bastone en Aspromonte)

Une des victimes, 23 ans est le fils du’un chef mafieux assassiné le 21 avril 2009. La seconde victime, non décédée, est le frère du boss et il avait déjà échappé à la mort il y a deux mois lors d’un attentat à la voiture piègéé!

Ce 12ème meurtres de l’année dans la région de la Capitanata (ancien nom de la province de Foggia sur la carte) s’incrit dans la série des réglements de compte au sein la faction Romito-Libergolis (cf. Libérations de mafieux dans la région des Pouilles). Aillées, les deux factions avaient des rôles différents. La clan Libergolis était le bras armé alors que les Romito recyclaient  argent sale et entretenaient les contacts avec les entrepreneurs, les magistrats et les forces de l’ordre. A telle enseigne que les Romito auraient colloboré avec les forces de l’ordre pour arriver au procès ; procès qui a vu les Libergolis condamnés (deux en prison et un en fuite) et non les Romito (le père et trois fils).

Dans la mafia, quand on veut se débarasser de son bras armé, il faut faire le travail correctement. Dans le cas contraire,  la partie trahie se retourne contre la faction « indélicate » et elle utilise la violence programmée (cf. Violence programmée).

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Italie : état de droit!

Regardez ce que propose le très informatif site crimorg.com. En quelque jours, les forces de l’ordre et les magistrats démontrent que l’Italie est un état de droit. Seul bémol, le pouvoir en place veut permettre la vente de bien confisqués aux mafieux. Certes 75% des biens confisqués aux clans ne sont pas réutilisés par l’Etat (cf. La confiscation : enjeu politique majeur). Pour changer cet état de fait, il faudrait une agence unique pour administrer ces biens contre les 17 qui existent aujourd’hui. Enfin, revendre les biens confisqués au mafieux c’est permettre aux mafieux de les racheter tant ils disposent d’une grande disponibilté financière (cf. Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia) !

1. Sicile : arrestation d’un important Boss

Publié sur Crimorg.com le 03.12.2009

Les carabiniers ont procédé à l’interpellation de Francesco De Vita (né en 1954) dans la campagne près de Marsala (extrême-ouest de l’île). Placé sur la liste des 100 fugitifs les plus recherché, le parrain était en cavale depuis 2000, suite à sa condamnation à perpétuité pour association mafieuse et homicide. Son fils Gaspare avait été arrêté il y a quelques semaines pour trafic de cocaïne et de cannabis et fausse monnaie. Francesco De Vita est considéré comme le chef de la Famille de Marsala et comme un membre important de la Cosa Nostra de la province de Trapani.
(2 décembre 2009 / Agences)

2. Sicile : arrestations de proches du Boss Bernardo Provenzano

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

bagheriaLa police de Palerme a interpellé 11 personnes, essentiellement dans la région de Bagheria, accusées d’avoir aidé à la cavale de Bernardo Provenzano, jusqu’à son arrestation du « boss des boss » en avril 2006. Parmi les personnes arrêtées figure Simone Castello, 60 ans, un des « facteurs » de Provenzano, en charge de récupérer les pizzinis du Boss. Castello, déjà condamné pour association mafieuse, a été arrêté à Madrid où il gérait une société d’import-export de fruits et légumes.
(1er décembre 2009 / La Repubblica – Italie)NDLR : Les pizzinis sont devenus le mode de communication préféré des grands Boss. Se méfiant des moyens de télécommunication moderne, les parrains utilisent donc des petits bouts de papiers où sont écrits des messages, souvent en code. Plus sur, ce moyen a toutefois l’inconvénient de la lenteur, le pizzini devant passer de main en main (d’hommes de confiance) avant d’arriver à son destinataire, sans compter le chemin inverse pour la réponse… Voir le livre d’Andrea Camilleri

3. Une église de Naples rackettée par la Camorra

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

Don Mario Ziello, prêtre de la paroisse Santa Maria del Carmine alla Concordia, du quartier populaire espagnol de Naples, a dénoncé lors de son homélie dominicale, la tentative d’extorsion dont son église a été l’objet. Les ouvriers, travaillant sur le chantier de réfection de la sacristie, ont été approchés par deux hommes qui ont réclamé « l’impôt de Noël » pour le clan local. Après avoir dénoncé ce racket en chaire, le prêtre a porté plainte devant la police.
(1er décembre 2009 / Agences)NDLR : En plus du racket « ordinaire », les mafieux ont pris l’habitude de demander un « pizzo » supplémentaire (en argent ou en nature) à l’occasion des fêtes de la Vierge, de Noël ou lors de fêtes locales. Ce « bonus » est en théorie destiné aux membres incarcérés et à leurs familles.

4. Vaste opération contre la Sacra Corona Unita de Bari

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

savinuccioSavinuccio ParisiLa Guardia di Finanza a mené une vaste opération contre deux clans de la mafia de Bari, permettant l’arrestation de 83 personnes et la mise sous séquestre de biens estimés à 220 millions d’euros. En tout, 129 personnes ont été inculpées. Les accusations portées sont : association mafieuse, tentative d’homicide, fraude aux enchères, usure (jusqu’à 300% d’intérêt), blanchiment et trafic international de stupéfiants (en liaison avec des trafiquants serbes basés à Milan). Parmi les mafieux arrêtés figurent Savino « Savinuccio » Parisi (chef du clan homonyme) et Antonio Di Cosola (chef du clan Di Cosola-Strisciuglio). Des directeurs de banques, des fonctionnaires, des avocats et des élus locaux ont également été arrêtés. Ainsi, l’ancien maire-adjoint de Valenzano (banlieue sud de Bari), Donato Amoruso, et le conseiller municipal Vitantonio Leuzzi sont accusés d’avoir favorisé le clan Parisi dans l’attribution de contrats publics dans le cadre de la construction du « Centre Intégré Universitaire » (d’une capacité d’accueil, à terme, de 3.500 étudiants). Onofrio Sisto, ancien Vice-Président de la Province de Bari, et Elvira Savino, députée PDL (Popolo della Libertà, au pouvoir) des Pouilles, sont également impliqués dans cette affaire.
Parmi les biens placés sous séquestre on relève : « Paradisebet Ltd » (une société de bookmakers basée à Londres, effectuant des paris sur le football, le tennis, la Formule 1, les grands prix de moto, le ski alpin, le basket, le rugby et le football américain) et pour 3 millions d’euros d’actions de la société italienne « Sport&More » (géant de l’équipement sportif, faisant un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, dont 30% en dehors de l’Italie).
(1er décembre 2009 / La Gazzetta del mezzogiorno – Italie)

Justice « escargot » ou classe politique défaillante?

Le 15 avril, 22 personnes proches du clan Strisciulglio, un des plus importants de la ville de Bari dans la région des Pouilles (le talon de la botte), ont été libérés en dépit de leur condamnation en première instance. Le 16 janvier 2008, après des années d’enquêtes, la justice avait, au cours d’un « maxi-procès », condamné en première instance, 161 personnes. Depuis, le magistrat, seul pour écrire les 161 motivations de la sentence, n’a pas pu assurer cette obligation. En droit les condamnations ne sont donc pas effectives. En conséquence de quoi, les délais de la détention provisoire des prévenus condamnés à des peines inférieurs à dix ans d’emprisonnement courent toujours. Le terme de la détention provisoire étant dépassés, les magistrats sont contraints de libérer les prévenus pourtant condamnés pour association mafieuse ou trafic de stupéfiants en bandes organisée. L’Italie est un état de droit démocratique. Il accepte que le droit triomphe sur l’arbitraire même lorsqu’il s’agit de libérer des mafieux patentés. Deux d’entre eux, très dangereux, risquent de se livrer à la latitanza (la cavale) pour réorganiser le clan. L’espoir demeure cependant. Une fois que le juge aura rendu ses motivations, le procès en appel pourra commencer et les policiers rattraperons les fuyards comme ils l’ont fait pour Giuseppe Riina (« La magistrature ne sert à rien! » ) et Salvatore Caramuscio ( De la scu à l’Etat de droit ).

Les « libérations » légales mais contraintes de mafieux dangereux pose un problème. (Libérations de mafieux dans la région des Pouilles). Elles ridiculent l’Etat de droit aux yeux de la population déjà sujette à accepter la loi du clan plutôt que celle de l’Etat. Comme à chaque fois, les politiciens, en particulier de droite, en profitent pour fustiger « le magistrat escargot »… un comble pour une classe politique davantage habituée à reprocher aux magistrats de faire correctement leur travail contre la corruption des élus… En effet, le magistrat responsable est défendu par ses collègues : « on ne pas demander à un magistrat une obligation de résultat humainement impossible ». L’inaction de ce juge ne peut-être comparée à d’autre coupable (Huit ans pour une sentence! ). 161 motivations à écrire seul et avec d’autre dossiers nous oblige à remettre la faute sur les députées italiens, les mieux payés d’Europe, qui n’augmentent pas les crédits de la justice ( Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia ).


De la Scu (Sacra corona unita-mafia des Pouilles) à l’Etat de droit

Le 8 mars 2009, il est 6h du mat quant les forces de l’ordre pénètrent dans une habitation de Cassano Murge près de Bari. Les policiers réveillent et arrêtent Salvatore Caramuscio en photo (reconnaissez que les faits dépassent toutes les fictions hollywoodiennes). Originaire de Lecce et âgé de 40 ans, Salvatore Caramuscio est membre de la Sacra corona unita (la Scu), la mafia de la région des Pouilles (Exécution dans le centre de Bari). En 2003, il aurait assassiné le gérant d’un bar, ce qui lui vaut  d’être arrêté. Au mois de septembre 2008, la justice le libère car les délais de sa détention provisoire sont dépassés… délais qui auraient été mal calculés…. Accusé de meurtre, d’association mafieuse et de trafic de drogue, il opte pour la clandestinité tout en continuant le racket des commerçants.

Pour la petite histoire, au moment de se faire menotter, Salvatore Caramuscio a félicité les policiers « vous avez fait un travail de scientifiques ». En Italie, les mafieux sont souvent plus respectueux du travail des forces de l’ordre que ne l’est la classe politique.

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Collaborer avec la justice : le choix de vivre

Le 25 mars dernier, sur le marché du quartier San Pasquale de Bari, deux sicaires s’approchent d’Orazio Porro, 53 ans. Ce dernier sort un couteaux mais il est trop tard. Il reçoit trois balles et décède sur le coup. Un clan du centre ville de Bari vient de commettre un acte de « violence programmée » contre un mafieux pris dans ces contradictions. (Voir le cas d’un autre ex-repenti assassiné).
La victime, un mafieux de la Sacra corona unita, la mafia des Pouilles, est un ancien collaborateur de justice, (un mafieux « repenti » protégé par l’Etat). Dans les années quatre-vingt dix, Orazio Porro était le bras droit du boss Guiseppe Cellamare. Tous les deux, acteurs majeurs du trafic de cigarettes transitant par les Balkans. étaient en « cavale » au Monténégro où ils ont été arrêtés.en 1998. Mais avant d’être arrêté, Orazio Porro avait tenté d’assassiner le boss rival et honni Giuseppe De Felice, surnommé « Pinuccio il napoletano ». Pour cette tentative de meurtre, un des soldats d’Orazio Porro fut balafré en prison. Orazio Porro décide, alors, de passer du côté de la légalité. Il témoigne contre son clan au procès. En 2006, la cour d’assise lui retire le droit d’être protégé par l’Etat car ce témoin n’aurait pas tout dit sur un massacre survenu en 1990. Au mois de janvier, de 1990, via Isonzo, trois personnes ont été tuées au cours d’une tentative d’assassinat contre le boss du vieux Bari Antonio Capriati qui s’est servii des trois victimes comme bouclier…). Une fois sorti de prison en 2008, Orazio Porro se serait caché pour se protéger avant de revenir à Bari en 2009. Là, les sources divergent. Soit, il aurait commis une tentative de racket ou bien il aurait été apperçu dans les allées du parquet de Bari, ce qui signifie qu’il voulait être réintégré dans le programme de protection des anciens mafieux (« repentis »).Orazio Porro aurait mieux fait de tout dire. Il serait aujourd’hui, en sécurité, dans une commune du Nord de l’Italie, sous un faux nom et avec sa famille. Depuis 1992, aucun collaborateur de justice sous protection de l’Etat italien n’a été assassiné par la mafia. Orazio Porro aurait pu faire le choix de la vie et de la légalité (Cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie ). Ses hésitations lui ont été fatales.
A contrario, l’auteur de l’assassinat de la semaine dernière s’est livré à la police ( Cf. Prison à vie ou exécution sommaire? ). Il a fait le choix de la vie… en prison.
Je dédie cet article à mon frère le « balafré » de Grasse.
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