Archive pour la catégorie ‘Cosa nostra, mafia sicilienne’

Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille

Le 25 juin, Giuseppe Falsone, le chef de la province mafieuse d’Agrigento, a été arrêté par la police. Giuseppe Falsone figurait dans la liste des 30 « latitanti » (fugitifs) les plus recherchés. Cette victoire de l’Etat sur la mafia est le résultat d’écoutes judiciaires bien menées alors que le gouvernement actuel veut en réduire la portée (cf.Extorsion-flash kidnapping).

Il a été arrêté à Marseille, comme le fut en 1991, Domenico Libri, boss de la mafia calabraise. En 2003, Bernardo Provenzano, le chef de la mafia sicilienne (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé) se fit opéré dans une clinique privée de la région. En 2009, un autre mafieux sicilien fut arrêté en France (cf. Arrestation de mafieux en France, rien de plus…).

Le chef mafieux sicilien arrêté le 25 juin avait une fausse carte d’identité française dont le nom appartenait à un complice (cf. Infiltrations mafieuses en France).

En France, la mafia n’existe pas mais on s’amuse bien quand même :

Joint venture grand-banditisme français-Camorra

La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs


Coupe du monde : mafia 1 – Etat italien 0

La coupe du monde de football débute en Afrique du Sud. Dans cet  état de droit dont la cohésion nationale repose sur la réconcilation, se cache Vito Palazzolo (cf. English biography), Affilié à Cosa nostra, il est en « cavale » depuis 30 ans dans la ville du Cap ! wikipedia.it.

Ce « parrain arc-en-ciel » fait figure d’icône de la transnationalité mafieuse (cf. thèse de science politique Mafias italiennes et relations internationales ). Il incarne la mafia présente sur tous les continents afin de faire fructifier les revenus du crime, afin de s’approvisionner en produits illicites ou dans le but d’échapper à la justice de leur pays d’origine.

Vito Roberto Palazzolo est né en 1947 à Terrasini dans la province de Palerme. Il grandit dans cette région à forte densité mafieuse aux côtés de Peppino Impastato. Ce dernier, issu d’une famille mafieuse, renonce à cet héritage et il sera assassiné par la mafia en 1978. Vito Palazzolo, quant à lui, intègre la mafia mais son baptême a lieu dans le nord de l’Italie, un signe avant coureur de sa carrière internationale…. à suivre

Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone

Samedi 22 mai à 10h, le ciné-club Anteprima consacre une séance spéciale sur la Mafia. A l’occasion du dix-huitième anniversaire de l’assassinat du juge Giovanni Falcone (le 23 mai 1992 cf . Bon anniversaire Giovanni) sera projeté « Placido Rizzotto » (syndicaliste assassiné par la mafia) de Pasquale Scimeca (2000, 110’, VO sous-titrée en anglais).

Le film sera suivi d’un débat avec Mario Vaudano, magistrat italien ami et ancien collaborateur de Giovanni Falcone.

Cette séance est organisée en collaboration avec les associations : « Libera / Flare (Freedon Legality and Rights in Europe) », « Collettivo 5.12 (un gruppo di organizzatori del No B Day parigino) » et l’« Associazione Democratici Parigi ».

S’agissant d’un film inédit en France, une enveloppe sera donc à l’entrée pour ceux qui souhaiteraient contribuer aux frais  de transport de la copie importé d’Italie pour l’occasion.

N’ayant pas trouvé d’extrait correct, je vous propose un extrait (en italien) du téléfilm « capo dei capi » avec trois scènes :

1. Les syndicalistes et les payans chassés par les forces de l’ordre

2. Le tête à tête avec les mafieux Michele Navarra (le vieux MEDECIN au chapeau), Luciano Liggio et le jeune Toto Riina

3. L’enlèvement et l’assassinat du syndicaliste Placido Rizzotto :

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Article sur les femmes et la mafia

Les femmes et la mafa, article paru dans FEMMES 3000 mars 2010, numéro 40, sur le net (Femmes 3 000)

Les mafias italiennes sont toutes des sociétés machistes. Et pourtant, les femmes y sont de plus en plus nombreuses à faire parler d’elles. Si certaines se font plus mafieuses que les mafieux, d’autres se rebellent contre le système, faisant montre d’un courage hors du commun. Exploration de ces sociétés glauques avec Fabrice Rizzoli*.

« Une approche des femmes au sein de la mafia,met d’emblée en évidence trois catégories : les épouses traditionnalistes, qui sortent de l’ombre pour accomplir de plus en plus de tâches au profit de la mafia ; les femmes chefs de clan, rares encore ;  les femmes devenues collaboratrices de justice, terme improprement traduit par ‘repenties’, explique Fabrice Rizzoli.

« Tout mafioso se doit d’être marié et d’avoir des enfants, des garçons de préférence. L’épouse traditionnelle parfaite est celle qui ‘sert, obéit, ne voit rien, ne dit rien, mais sait tout’, pour paraphraser Claude Ducouloux-Favard**. Un rôle moins passif qu’il n’y paraît, car, les hommes étant le plus souvent  ‘au-dehors’, elles ont tout pouvoir sur les enfants auxquels elles transmettent les codes culturels mafieux : se défier de l’État et de la Justice, conférer le privilège du pouvoir aux hommes, savoir garder le silence, ne jamais transgresser l’omertà, savoir exercer la vengeance. Bien des femmes de mafieux restent attachées à cette culture qu’elles ont inculquée à leurs enfants. Certaines d’entre elles – appelées les ‘veuves noires’ en Campanie – n’hésitent pas à organiser une ‘vendetta’ pour venger leur homme ou un fils assassiné. Et beaucoup se désolidarisent de leur mari ou de leurs fils quand ils passent dans le camp des collaborateurs de justice. Pour se protéger d’éventuelles représailles, peut-être, mais par fidélité à leur mode de vie aussi, sans doute.

« Car elles sont de plus en plus actives dans le monde criminel. Ainsi, les femmes prennent soin des hommes en cavale, qui sont de plus en plus nombreux, compte tenu de l’amplification de la lutte anti-mafia en Italie. Ce sont elles aussi qui véhiculent la drogue. Il faut savoir que, dans les années 70, jamais un policier américain n’aurait fouillé au corps une Sicilienne, courrier de la Cosa Nostra, toute de noir vêtue. Maintenant, il y a des femmes-policiers, ce qui change la donne… Ce sont elles également qui, à Naples ou à Palerme, transportent les armes lors des règlements de comptes. Souvenez-vous, de cette première scène du film Gomorra, un contrat dans un salon de beauté : les armes des tueurs sont déposées dans le sac de la jeune fille, leur complice, ce qui limite les risques de fouille. Et puis, quand les hommes sont en prison et qu’il s’agit de ‘boss’, ce sont les femmes qui font circuler l’argent, qui prennent les ordres et les répercutent sur leur territoire. Car il faut bien que ‘le business’ continue !

« Comme il y a de plus en plus de mafieux en prison, comme certains boss sont à l’isolement, ces femmes en viennent à prendre des initiatives, y compris celle de donner l’ordre de tuer, comme des écoutes téléphoniques en apportent la preuve. Ces femmes qui prennent le pouvoir sont filles ou sœurs d’un boss, plus rarement une épouse ».

[Les femmes chefs de clan sont rares encore. « Mais terribles ! », rapporte Claude Ducouloux-Favard dans son livre. Ont beaucoup fait parler d’elles : Angela Russo, dite ‘Nonna Eroina’, la mamie de l’héroïne, organisatrice d’un trafic à 80 ans ; Anna Maza, veuve d’un boss, entourée d’un staff entièrement féminin, protégée par des femmes gardes du corps. Le clan d’Anna Maza était plus préoccupé de bien gérer ses « entreprises » que de prendre le pouvoir sur d’autres clans. Mais ses membres ont eu recours au crime quand il leur a fallu se préserver de réseaux concurrents, tous masculins. En 2008, aucune des femmes chefs de clan arrêtées, n’était devenue collaboratrice de justice, contrairement à bien des hommes.]

« Enfin, poursuit Fabrice Rizzoli, il y a des femmes battues par leur mafioso, des femmes trompées, alors que le code de la mafia impose qu’une épouse soit respectée et que sur le territoire où il exerce, on ne doit pas connaître de maîtresse à un mafioso. Il y a des filles qui se sentent dépréciées par rapport à leurs frères parce qu’on ne leur laisse pas accéder à des études supérieures alors qu’on pousse les garçons. Il y a des femmes qui ne supportent plus l’accumulation des deuils autour d’elles. Il y également des épouses amoureuses de leur mafioso et qui ne se détournent pas de lui lorsqu’il passe dans le camp des collaborateurs de justice. En bref, pour des motifs de révolte divers, des femmes sortent de la mafia en se plaçant sous la protection de la Justice avec laquelle elles acceptent de collaborer.

« Une telle démarche représente une rupture totale avec la famille, le milieu, l’obligation de changer de nom, de devenir une autre. Si Margherita Gangemi et son mari, Antonio Calderone, un repenti, ont fini par se rejoindre aux États-Unis pour commencer une vie nouvelle, la jeune Rita Adria s’est suicidée, éperdue de solitude, après l’assassinat du juge Paolo Borsellino, un drame qui a servi de trame au film La Sicilienne. cf. La Sicilienne rebelle


[Rappelant le cas de Margherita Gangemi, Claude Ducouloux-Favard rapporte que le juge Giovanni Falcone se trouvait pour la première fois face à une Sicilienne, épouse d’un mafioso, attachée à son mari auquel elle se montrait soumise, mais également en opposition au monde de la mafia. Et cette universitaire ajoute : « le juge réalisait que 1968 était passé par là et que des femmes pouvaient défier la mafia ».]

« Sans nul doute, la lutte exemplaire de l’Italie contre la criminalité organisée, avec, surtout, confiscation des biens des mafieux, réduit le pouvoir d’intimidation de ces derniers et favorise le développement d’une résistance jusque dans la société civile », tient à souligner Frabrice Rizzoli. Il faut relever à ce propos, l’action de trois femmes, Giovanna Terranova, Caterina Mancusa et Rita Costa, veuves de juges assassinés : elles ont été à l’origine d’une pétition officielle contre Cosa Nostra qui, en 1980, a recueilli environ 30 000 signatures en Sicile. Dans la foulée de ce succès, a émergé la première association de femmes à Palerme : l’Associazione donne contro la mafia. Des femmes qui, dans la société civile, ont su vaincre la peur.

Monique Raikovic

*Fabrice Rizzoli, Docteur en Sciences politiques, a consacré sa thèse à l’étude des mafias italiennes (cf.Mafias italiennes et relations internationale)

**Claude Ducouloux-Favard – « La Mafia italienne – Des vergers d’agrumes aux marchés globalisés »,, éd. Arnaud Franel- avril 2008. (cf. Le livre pour les étudiants)

La bourgeoisie mafieuse a pris le pouvoir

Au mois de mars dernier, les agents de la Garde des finances ont arrêté Giuseppe Liga accusé d’association mafieuse et d’extortion ainsi que deux de ses complices qui géraient des sociétés pour son compte (des prêtes-noms). Giuseppe Liga serait le chef de la « borgata » (quartier) Tommaso Natale de Palerme et serait aussi le « capo-madamento » ; c’est-à-dire le chef de la circonscription mafieuse qui réunit au moins 3 familles mafieuses de San Lorenzo (cf. Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italie)

Ce chef mafieux de 59 ans est architecte de profession, n’avait pas de casier judiciaire et était aussi secrétaire régional du Mouvement Chrétien des Travailleurs (organisation de solidarité fondée en 1972 et comptant 300.000 membres). Aprés de nombreuses filatures et écoutes, les  militaires de la Garde des finances  rapportent que le 2 juin 2009, lors de la campagne pour les élections européennes, le secrétariat du président de la région Sicile (Raffaele Lombardo lui aussi accusé d’association mafieuse) a téléphoné à Giuseppe Liga à 11h25. L’après-midi, les mêmes  filatures révèlent que le « boss » s’est rendu à la présidence du conseil régional entre 14h50 et 15h25 (voir les images dans la vidéo ci-dessous)

Cette arrestation confirme que la bourgeoisie mafieuse (cf. Droite Champagne, bourgeoisie mafieuse et banqueroute à Catane) a pris le pouvoir ; voir aussi

Pourquoi Renato Schifani est-il président du Sénat?

Procès en vue pour un membre de la bourgeoisie mafieuse?

Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée

Salvatore Cuffaro, sénateur de l’UDC et ancien président de la Région Sicile, a été condamné en appel à une peine de 7 ans de prison pour  complicité (« favoreggiamento« ) avec la circonstance aggravante d’avoir été le complice d’un mafieux. Cela veut dire que sans faire partie de la mafia, il a favorisé un mafieux dans son entreprise criminelle sans favoriser l’organisation mafieuse dans son ensemble. Pour favoriser la mafia dans son ensemble, il faut être condamner pour concours externe en association mafieuse.
Aprés sa condamnation en première instance, le 18 janvier 2008, pour complicité simple, le premier élu de la Sicile relativisait cette condamnation  : « Ces dernières années, j’ai vécu avec les remords d’avoir donné à ma famille une grande douleur très grande, celle de me voir accusé et jugé pour collusion avec la mafia. Aujourd’hui, le remord n’est plus puisque cette accusation infâme a été annulée ». Le président de la région Sicile condamné à 5 ans de prison se félicitait de n’être que complice dans une affaire de révélation de secrets d’instruction en l’occurence de révéler à un mafieux que la police a posé des micros chez ce dernier.

Dans sa décision de janvier 2010, le tribunal a augmenté la peine de 5 à 7 ans de prison et a reconnu une ciconstance aggravante, celle d’une complicité à caractère mafieux de l’infraction, ce qu’avait écarté le tribunal en première Instance.

Le mafieux que Toto Cuffaro à aidé se nomme Michele Aiello, propriétaire de cliniques privées en Sicile. La peine de ce dernier passe de 14 à 15 ans et 6 mois de prison pour association mafieuse (cela veut dire que le tribunal le déclare membre de l’organisation criminelle).

Par ailleurs, Giorgio Riolo, ancien sous-officier du ROS en charge de la lutte antimafia, a également vu sa peine passée de 7 à 8 ans de prison, non plus pour trafic d’influence (première instance) mais pour concours externe en association mafieuse.

Salvatore Cuffaro, éminent membre de la bourgeoisie mafieuse (cf. Arrestation au sein de la bourgeoisie mafieuse) n’entend pas démissioner de son poste de sénateur et a pesté contre une condamnation qui ne vient des « institutions »… Il va se pourvoir en Cassation. Il se sert donc des institutions à dispostion d’un état de droit comme l’est l’Italie et d’une justice sophistiquée.

 

Cf. De la Stidda et de l’avenir de la lutte antimafia…

Graziella assassinée pour la 5ème fois?

Le 12 décembre, le quotidien « Il giornale » révèle que le tribunal de Bologne vient de libérer, pour raison de santé, le mafieux Gerlando Alberti Junior (en photo), et de le placer aux arrêts domiciliaires. Agé de 71 ans, Alberti Junior est le neveu de Gerlando Alberti, un des plus grand trafiquant d’héroïne de Cosa nostra sicilienne dans les années 80. On peut se demander si Graziella, la victime d’Alberti Junior n’a pas été assassiné une 5ème fois (cf. Bonne nuit Graziella).

Attention tout de même à ne pas faire le jeu d’une certaine presse sous contrôle du clan Berlusconi, en particulier le canard « Il giornale » véritable instrument de propagande pour le président du Conseil. En effet, soit le mafieux a été libéré sans raison valable et c’est un scandale, soit il est en phase terminale et il doit être libéré. L’Italie est un état de droit (cf. L’Italie : ce pays modèle). Une inspection est en cours.

En s’attardant sur cette nouvelle, le journal en question jette l’opprobre sur les magistrats, ceux-la même qui poursuivent le président du Conseil dans d’autres affaires (cf. Spatuzza).

Je dédie ce billet aux elèves de 1ES2 de Nantes qui ont choisi les relations médias-mafias pour leur exposé, un sujet bien difficile pour des lycéens francophones.

Un chef mafieux, un vieux de la veille… arrêté à Milan

Je vous présente Gaetano Fidanzati, 75 ans, un des plus grands trafiquants de drogue de la mafia sicilienne. Le 5 novembre 2009, il a été arrêté dans les rues de la capitale lombarde… Milan la plaque tourante des stupéfiants en Italie ; un carrefour entre le Balkans et l’Espagne… un trait d’Union entre ces « méchants » dealers du Sud et les « gentils » banquiers suisses (cf.Les blanchisseurs de la mafia et L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie).

Aprés avoir purgé une peine de prison, Gaetano Fidanzati était revenu à la tête de la cosca (la famille mafieuse sicilienne) d’Acquasanta, un quartier stratégique de Palerme parce qu’il abrite les chantiers navals. Depuis octobre 2008, Gaetano Fidanzati est recherché par la police. Il aurait fait tuer son gendre réputé violent avec sa famille.

Comprenez, le boss Gaetano Fidenzati a appliqué la « violence programmée » en tuant un membre de sa famille qui ne respecte pas les preceptes mafieux comme celui de « tu tiendras ta famille biologique sans te faire remarquer« . En tuant son gendre, le chef mafieux entretient le consensus social en démontrant qu’il administre la justice sur son territoire (ici en faisant assassiner un père de famille violent cf. Violence programmée)

A propos de consensus social, aprés avoir tenté de mentir sur son identié, le vieux boss n’a opposé aucune resistance et a demandé une cigarette aux policiers. Le vieux singe mafieux à qui on apprend pas à faire la grimace doit savoir que les policiers vont parler à la presse de cette attitude. La presse va alors relayer l’image d’un mafieux qui accepte la répression (cf.Le mafieux, ce grand communicant) et renforcer son image de puissance… le cycle recommence…

Eglise et mafia

La Conférence Épiscopale Italienne, réunie à Assises, a déclaré que les membres d’organisations mafieuses sont automatiquement excommuniés de l’Église catholique. Cela voudrait dire que les mafieux sont excommuniés sans qu’il y ait besoin d’autres actes de la part de l’Église. Et bien, Non! L’église doit excommunier les mafieux et leur complice en motivant sa décision.
Le problème est que l’Église et la mafia partagent une valeur commune (une seule), celle de croire à un ordre supérieur,  au dessus de l’état de droit. Ainsi, de nombreux prêtres acceptent les confessions des mafieux sans les inciter à changer de style de vie. Car quitter la mafia veut dire collaborer avec la justice et devenir un citoyen c’est à dire  accepter  la laïcité, l’avortement, la pillule, le préservatif… et cela l’église n’y croit pas.
De nombreux prêtres se taisent face aux mafieux. Certains les marient (cf. Bénédiction vaticane à la ‘Ndrangheta). D’autres mènent un combat social contre la mafia. Ils sont en premières lignes, sont assassinés (Pino Puglisi en 1993 et Don Diana en 1994) et sont peu soutenus par le Vatican.
Tant que le Vatican, en plus de faire le ménage dans ses banques (cf. scandale), n’acceptera pas la supériorité de la loi des hommes sur la loi divine, il ne pourra pas donner à ses prêtres des consignes antimafias sans ambiguités.

Ndr : Le 9 mai 1993, le Pape Jean-Paul II avait condamné la mafia lors d’une messe à Agrigente. Cosa nostra sicilienne répond le 28 juillet 1993 en posant deux bombes  à Rome, visant l’église Saint Georges du Vélabre et surtout la Basilique Saint Jean de Latran (siège ecclésiastique officielle du Pape et considérée comme la « mère de toutes les églises du monde »). Ces attentats font parti d’un plan de déstabilisation globale de l’Etat (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).

12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993

La presse française s’enflamme (cf. Richard Heuze, le Figaro du 19/10/2009 : « Quand la mafia tentait de négocier avec Andreotti« ). Elle découvre que la mafia sicilienne a posé des bombes en 1992-1993 (cf. Bon anniversaire Giovanni) et dialoguer avec des politiciens pour obtenir leur faveur…. (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina). Ensuite, l’article ne dit pas que la Cour de cassation, dans sa décision du 15 octobre 2004 a condamné Giulio Andreotti pour le délit d’association mafieuse mais les faits (antérieurs à 1980) sont prescrits.

Le 12 janvier 2002, déjà, au cours  d’un colloque organisé au Sénat par l’association Démocraties, un « jeune » doctorant expliquait que la première République italienne mourante subissait des attaques mafieuses afin de faire pression sur l’Etat et sa nouvelle classe politique (cf. La Sicilienne rebelle).

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